La tentative de coup d’Etat est avérée !
C’est à la surprise générale des Nigériens et des observateurs de la scène politique nationale et internationale que des coups de feu ont été entendus très tôt avant six (6) heures du matin, avant de s’estomper dans le silence et des barricades érigées tout autour du palais présidentiel et bloquer ainsi tous les accès des bureaux aux personnels administratifs et responsables civiles. « On m’a refusé l’accès à mon bureau, en m’intimant l’ordre de retourner », explique un agent du personnel administratif à la présidence de la République. « On m’a dit qu’il n’y a pas de travaille aujourd’hui et les hommes en tenue refusent de réceptionner mon courrier », explique le planton d’une institution de la place.
Tous les accès du palais présidentiel ont été bloqués. Le personnel trouvé à l’intérieur est bloqué et ne peut plus sortir. Il a fallu vers dix (10) heures pour les laisser sortir. La voie principale menant de la Primature à la présidence de la République est restée bloquée momentanément jusqu’à vers 10 heures également.
Tout autour du palais présidentiel est calme, tout comme dans la ville de Niamey. La circulation urbaine n’a pas connu une perturbation quelconque ou une interruption.
Une tentative confirmée par la présidence
« Tôt ce mercredi matin, des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d’humeur antirépublicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la Garde nationale. Le président de la République et sa famille se portent bien. L’armée et la Garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la garde présidentielle (GP) impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments », informe la présidence de la République du Niger.
Cette information de taille vient ainsi clarifier la situation qui prévaut au palais présidentiel du Niger, depuis l’aube du Mercredi 26 Juillet 2023 à Niamey. C’est un groupe de mutins donc, qui veulent ainsi prendre le pouvoir mais n’ont réussi à obtenir ni le soutien de l’armée nationale républicaine ni de la Garde nationale. Celles-ci ont plutôt choisi d’assumer leur mission régalienne de la défense nationale, d’assurer la sécurité du président de la République élu, sa famille et la sûreté de l’Etat, au lieu de retourner leurs armes contre le président élu et les instituions démocratiques (lire l’éditorial en sus).
Un coup de poignard en plein cœur du pouvoir de Niamey
Des sources concordantes, c’est le commandant de la garde présidentielle, le général de brigade Omar Tchiani, qui voulait s’adjuger le fauteuil présidentiel du palais de Niamey. Mais l’on ne connait pas le nombre exact des mutins autour du commandant rebelle du palais de Niamey, tout comme leurs véritables motifs.
Le général Omar Tchiani était apparu sur la scène politique dans le sillage des évènements du coup d’Etat de Février 2010, conduit par le commandant Salou Djibo de la compagnie d’Appui (CA), qui est devenu général des corps d’armées, admis à la retraite et radié des effectifs de l’armée pour se convertir en politique. Plusieurs décrets ont été signés par le président Mohamed Bazoum mettant fin à la fonction de nombre d’officiers généraux admis à la retraite en 2024 prochain, pour la plupart.
Les forces républicaines tiennent les institutions stratégiques du pouvoir !
Très vite, les forces républicaines dont les forces spéciales sont postées à bonne distance pour assurer la sécurité des services stratégiques comme les sièges de la radio et de la télévision d’Etat, les hôpitaux, les marchés, les établissements commerciaux, les banques ont fonctionné normalement. Des sources concordantes, l’ancien président de la République, Issoufou Mahamadou, tout comme l’ancien Premier ministre Brigi Rafini et des personnalités du principal parti au pouvoir et alliés sont entrés en concertation pour ramener l’ordre.
Bola Ahmed Tinubu, le président du Nigéria voisin et président en exercice de la CEDEAO est déjà entré en concertation également avec les autres Chefs d’Etats de l’institution communautaire pour apporter leur soutien ferme au président Mohamed Bazoum et les institutions républicaines de la toute première alternance démocratique. « La CEDEAO et la communauté internationale tiendront tous ceux, qui sont impliqués dans cet acte pour responsables de la sécurité et de la sûreté du président, des membres de sa famille, des membres du gouvernement et du public en général », écrit l’organisation communautaire après avoir « condamné de la manière la plus vigoureuse cette tentative de prise du pouvoir par la force et appelle les auteurs de cet acte libérer immédiatement et sans condition le président démocratiquement élu », précise la CEDEAO par un communiqué fendu pour la circonstance.
Plusieurs sources sécuritaires des pays partenaires du Niger dans le cadre de la coopération technique et militaire pour la lutte antiterroriste se disent préoccupées par la situation du Niger qu’elles suivent de près, tout en exprimant leurs inquiétudes pour la situation sécurité globale de la sous région ouest-Africaine. Des sources diplomatiques, marquent leurs inquiétudes et indiquent également suivre avec attention l’évolution de la situation au Niger.
Les mêmes sources précisent que « malgré la situation tendue, le président Mohamed Bazoum privilégient une solution de sortie de cette crise 100% à la nigérienne et ne souhaite aucune intervention étrangère, encore moins du sang versé ». Dans la même foulée, une source diplomatique proche de la chancellerie française dément la prétendue médiation de Sylvain Itté, l’ambassadeur de France au Niger avec les mutins, « dans le cadre des évènements en cours à Niamey, les rumeurs sur une prétendue médiation de l’ambassadeur de France dans ce processus sont fausses », indique la source.
Une mobilisation citoyenne et républicaine tout azimut !
Des sources concordantes précisent que l’officier général Omar Tchiani ne veut ni bouger de son poste de commandant de la garde présidentielle ni moins être admis à la retraite. Mais le président Mohamed Bazoum, dans son calme olympien, son parti politique, le PNDS TARAYYA et toutes les forces républicaines résistent farouchement contre toute prise du pouvoir par la force et s’organisent en conséquence. Même les observateurs les plus critiques au président Mohamed Bazoum comme Dr Souley Adji de l’université de Niamey ont fait profil bas ce Mercredi 26 Juillet pour apporter son soutien au président de la République.
La jeunesse du parti socialiste nigérien organisée autour de l’organisation de la jeunesse Tarayya (OJT) « condamne et appelle à toutes les structures de leur organisation et à la jeunesse nigérienne à se mobiliser comme un seul homme pour défendre la République et les institutions démocratiques », dans un communiqué de presse publié, ce Mercredi même dans la mi-journée. C’est à peine le contenu de ce communiqué de la jeunesse du parti socialiste connu qu’une foule des citoyens se mobilise déjà à la place de la Concertation de Niamey dans une marche spontanée de soutien au président Mohamed Bazoum et la République.
Une marche populaire tout azimut dans les rues de Niamey pour soutenir le président élu et la République !
« Tout le peuple nigérien soutient le président Bazoum Mohamed », « non à la déstabilisation des institutions de la République », peut-on lire sur les banderoles brandies par des manifestants sortis dénoncer cette tentative de prise du pouvoir par la force. « Le coup d’Etat, on n’en veut plus », « on va marcher jusqu’à la présidence s’il le faut, même si c’est pour mourir », « Mohamed Bazoum n’est pas seul, Saï Bazoum, Saï Bazoum, Saï Bazoum !», scandent les jeunes manifestants.
Ider Algabit, un des leaders ayant conduit cette toute première manifestation publique de soutien au président Mohamed Bazoum explique que « toutes les populations des coins et contrées de Niamey sont sorties de manière spontanée, sans mot d’ordre, pour dire non à l’agitation, non au coup de force, non au chaos, non à la déstabilisation du régime républicain, oui à la démocratie, oui au développement socioéconomique et à la construction de notre pays et en appelle à tous les Nigériens de tout le pays à sortir pour défendre l’ordre républicain».
Des jeunes, femmes et hommes ont affirmé que le président Mohamed Bazoum est le seul à aller vers les populations, jusqu’en zone d’insécurité pour apporter son soutien aux populations éprouvées. Il a déjà fait ses preuves, en allant en zone de terrorisme pour montrer son amour pour les Nigériens.
« Le Niger ne peut plus revenir en arrière, après avoir atteint un tel niveau de progrès démocratique, institutionnel et socioéconomique », défendent les jeunes manifestants très engagés. Il faut dire que la colère et l’engagement politiques sont perceptibles chez les jeunes Nigériens sortis spontanément ce Mercredi soir, 26 Juillet 2023 dans les rues de Niamey, la capitale nigérienne, le portrait du président Mohamed Bazoum tenu en haleine par plusieurs mains de jeunes.
La place de la concertation est remplie de monde, les Nigériens sortent pour défendre leur République en danger ! Des manifestations spontanées de défenseurs de la démocratie ont éclaté un peu partout dans la ville de Niamey, à l’intérieur du pays et aussi devant les ambassades du Niger à l’extérieur après l’annonce, ce Mercredi matin, que le Président Mohamed Bazoum est retenu dans son palais par des éléments de sa garde.
MOUSSA NAGANOU