L’affaire Bagri Niger est un autre exemple pédagogique parmi tant d’autres cas de corruption révélés par les institutions spécialisées sous la haute instruction du président Mohamed Bazoum.
Le président Mohamed Bazoum a fait de la lutte contre la corruption l’un des axes essentiels de sa stratégie de développement du Niger, en particulier lors de sa dernière campagne présidentielle.
Cette nécessité de lutter contre la corruption s’impose aussi bien aux dirigeants qu’à leurs subalternes, tant la bataille contre ce fléau est vitale pour les économies des pays en développement.
C’est ainsi que le 3 Août 2021, le discours du président Mohamed Bazoum à l’occasion de la fête d’indépendance du Niger fait ressortir avec fermeté ses intentions de lutter contre ce fléau aux tentacules multiples.
« Je voudrais aujourd’hui encore réitérer mon engagement à renforcer la lutte contre la corruption et la concussion des agents de l’Etat, le détournement des deniers publics, les pratiques de surfacturation dans l’exécution des marchés publics, les fraudes et les injustices dans l’organisation des examens et concours ou dans le recrutement des agents de l’Etat et des sociétés publiques ».
Deux faits saillants ont matérialisé cette volonté politique de très haut niveau au Niger.
Premièrement, l’arrestation d’Ibrahim Moussa, alias Ibou Karadjé, ancien chef du service transport de la présidence de la République. Ce fait est réellement inédit dans l’histoire de la gouvernance politique et économique.
Ce qu’il est convenu d’appeler finalement « l’affaire Ibou Karadje » dans la presse nigérienne, était du coup devenu un symbole fort de lutte contre la corruption, tant cette arrestation a défrayé la chronique.
Deuxièmement, le ministre de la Communication du Niger en pleine fonction, Mahamadou Zada a été écroué pour son implication présumée dans une affaire de détournement estimé à près de trois milliards de nos francs.
Mahamadou Zada était aussi directeur général de la société de patrimoine des mines du Niger (Sopamine) avant d’être promu ministre. Mais ces arrestations ne sont pas des « opérations de charme », d’autant qu’elles pourraient bien mettre mal à l’aise la coalition au pouvoir.
Mais cela y va de la survie de la bonne gouvernance de l’économie nigérienne. Pour une affaire similaire, un allié du gouvernement par le passé avait eu à invoquer l’atteinte de la coalition au pouvoir pour stopper la machine anti-corruption contre son militant.
Cette conception est partagée par bon nombre de citoyens malgré les propos tenus par le ministre de la Justice, le 9 décembre dernier, Ikta Abdoulaye lors de la journée mondiale de lutte contre la corruption. « Nous savons qu’investir dans la lutte contre ce fléau a des retombées économiques importantes pour le développement, car ceci permet de libérer des ressources financières importantes pouvant impacter positivement l’atteinte des objectifs de développement durable ».
La HALCIA a saisi cette occasion pour faire le bilan de ses investigations de la lutte contre la corruption relativement à la période de 2021-2022.
Elle a enregistré en effet, 323 plaintes dont 197 traitées, 50 rapports remis au président de la République et 30 au Procureur de la République.
La récente affaire de la BAGRI dont certains responsables de ladite institution bancaire sont bel et bien interpelés à la Police judiciaire (PJ) et écroués à la maison d’arrêt de Niamey constitue une preuve de la fermeté du pouvoir de Niamey à débusquer la corruption de toutes les structures de l’État.
Même s’il est difficile et éprouvant de mener une lutte effrénée contre celle-ci, parce qu’elle est un monstre, un serpent de mer à plusieurs têtes, une hydre comme le terrorisme. Et les dirigeants manquent souvent des alliés courageux et ou des institutions efficaces pour sévir contre elle.
Ce qui contribue à renforcer la position de l’opinion publique qui continue de croire à la politique du deux poids deux mesures. Mais l’avantage du président Mohamed Bazoum est d’avoir mis en place en amont des institutions diverses de lutte contre la corruption comme la HALCIA ou encore la CENTIF.
Et la pédagogie de l’exemple qu’il met en avant également peut bien l’aider à triompher de ces préjugés. Qui sévit bien, gouvernera bien !
C’est donc aux instituions ainsi créées pour charger de la lutte contre la corruption de s’activement vaillamment et efficacement pour prouver à la nation, toute entière, la volonté du président Mohamed Bazoum ayant accordé carte blanche à celles-ci de rompre avec le laxisme.
ABOUBACAR SOUMAÏLA