Cet arrêté que vous lisez en sus constitue un élément tangible, palpable
et manifeste de la volonté des plus hautes autorités nigériennes du
CNSP à vite créer les conditions de la souveraineté alimentaire ainsi
traduite en acte concret et donnant les coudées franches au Colonel Sidi
Mohamed, le directeur général de l’office des produits vivriers du Niger
(OPVN) de réaliser une véritable OPA (offre publique d’achat) au profit
des Nigériens. Cet arrêté bien que laconique dans sa formulation
marque pourtant, sans nul doute une grande rupture tant attendue
d’avec les mauvaises options du passé basées sur l’importation des
céréales pour nourrir les populations Nigériennes.
Finis les tacles des Nigériens par l’assiette ?
« Celui qui tient votre manger, tient votre vie » et il n’y a pas plus
malheureuse existence que d’être humilié à l’assiette, à répétition.
L’adage est péremptoire et sans appel sur le rôle crucial des intendants
dans les garnisons, des économes dans les établissements sociaux,
humanitaires, les gardiens des vivres dans l’Égypte pharaonique, les
gestionnaires des vivres même dans les cantines scolaires et les
gestionnaires des institutions vivrières comme l’office des produits
vivriers du Niger (OPVN) par exemple, surtout en cette période
particulière de la conquête de la souveraineté alimentaire.
Ainsi, au Niger, chaque jour est une opportunité de gagner une bataille
pour franchir une étape importante dans l’offensive presque guerrière
déjà lancée à l’assaut des défis de l’autosuffisance alimentaire. Et c’est
dans la cohérence de l’action gouvernementale que le ministre du
commerce, Seybou Asman vient de donner un coup de grâce sur les
conditions de commercialisation des produits vivriers nationaux, en
stoppant les pertes et en permettant ainsi de sauver les productions
nationales, à travers l’arrêté N°097 du 24 Septembre 2024. [Niger :
Désormais un arrêté ministériel qui protège les céréales du pays du
Général Tiani !]
Un arrêté à garder par cœur et à comprendre comme un droit
fondamental !
L’arrêté N°097/24/09/2024 est une haute décision ministérielle que le
CNSP a prise pour créer un marché potentiel exclusif des productions
nationales des céréales de consommation massive comme le riz paddy,
le riz blanchi, le mil et le sorgho au profit du Niger et élargi aux deux
autres pays uniquement de la confédération de l’Alliance des États du
Sahel, grâce à l’interdiction de leur exportation. La nécessité s’impose à
tel point que le ministre du commerce modifie une disposition existante
mais inadaptée avant pour garantir un besoin national suffisant pour la
concrétisation de l’AES et donner ainsi des revenus substantiels aux
paysans nigériens.
Le protectionnisme nigérien ainsi créé est une nécessité absolue pour
sauver nos produits vivriers des rapaces venus de l’extérieur pour
s’approvisionner prix compétitif en période de récoltes et donc en
période d’abondance. Les produits issus des rudes labeurs des paysans
nigériens ne seront plus bradés et les moyens juridiques sont désormais
à jour, pour favoriser l’OPVN dans l’approvisionnement nécessaire, tout
en aidant à valoriser les ressources agricoles Nigériennes.
L’OPVN désormais les armes de la conquête de la souveraineté
alimentaire en main !
Cet arrêté vient renforcer davantage les moyens déjà en possession de
l’office des produits vivriers du Niger (OPVN) sur le marché des produits
alimentaires Nigériens. Il fournit totalement les armes à l’institution pour
exercer un monocle exclusif sur les céréales nigériennes.
Tous les pays sérieux ont passé par là, pour pouvoir relever la tête.
Le champion d’un tel protectionnisme économique est les États-Unis
d’Amérique depuis le début du 20 e siècle pour se tirer d’affaires. Si les
États-Unis d’Amérique ont voté carrément des Lois sur ce sujet, le Niger
d’aujourd’hui se préserve tout simplement des vautours venant chaque
année de l’extérieur pour rafler la mise en matière de céréales et revenir
vendre très chers les mêmes produits vivriers aux mêmes paysans aux
prix d’or, en période de soudure. Le Gouvernement du conseil national
pour la sauvegarde de la Patrie a interdit cela.
L’interdiction d’exporter les céréales de grande consommation est une
bonne décision de gouvernance alimentaire. Mais l’absence des
sanctions limite les marges de manœuvre des autorités chargées de
l’application idoine d’une telle réforme vitale pour les populations et
même pour l’État.
Mais sur le plan administratif, au moins quatre Ministères sont
responsabilisés pour veiller à la stricte application de cette salutaire
décision sur la gestion des productions nationales. Désormais, la
production agricole nationale est sécurisée par les plus hautes autorités
nigériennes.
Le CNSP peut aller plus loin dans le sauvetage des biens agricoles
d’intérêt général !
Le CNSP peut bien transformer cet arrêté aux vibrations laconiques pour
l’instant, en ordonnance pour tailler la part du lion au Niger sur la
protection des céréales avec des sanctions fortes devant sécuriser la
production agricole nationale. D’autant plus que l’ordonnance pourrait
bien préciser des sanctions pénales fortes, pour la recherche de
l’autosuffisance alimentaire, en disposant par exemple que « tant que le
besoin national projeté chaque année n’est pas atteint, aucun grain de
céréales ne sortira des frontières du Niger sans justification, sous peine
de commettre une infraction criminelle, de terrorisme ou de crime contre
l’humanité et avec des mêmes effets juridiques, y compris
l’imprescriptibilité de la poursuite judiciaire ».
Car « sans alimentation autosuffisante, il n’y a pas de dignité » en
Afrique. C’est pourquoi, il est nécessaire de criminaliser la fraude ou
trafic sur les céréales du Niger, d’autant plus que toute l’opinion publique
à l’échelle continentale Africaine avait ressenti et subi de plein fouet les
conséquences désastreuses de l’embargo sur les céréales par les
belligérants de la nouvelle guerre d’Ukrainienne.
D’autant que frauder pour exporter les céréales nigériennes est volonté
manifeste de chercher à « affamer les populations nigériennes » comme
au temps de l’embargo total décidé contre le pays du Général
Abdourahmane Tiani le 30 Juillet 2023 par l’organisation communautaire
régionale Ouest africaine (CEDEAO). Le trafiquant d’un tel acabit visant
à affirmer un peuple ne mérite aucune tolérance.
C’est donc à la fois une opportunité et une revanche pour le Niger de
protéger les céréales nigériennes. D’ailleurs, une disposition de la
Charte du Mandé ou Charte de Kouroukanfougan adoptée au 12 e et 13 e
siècles par le roi Soundjata Keita affirme que « la faim n’est pas une
bonne chose », une charte qui n’a rien à envier des traités et autres
déclarations estampillées « d’universel des droits de l’homme ».
Or, à l’époque actuelle comme dans une autre époque encore plus
reculée comme dans l’antiquité égyptienne, nubienne, Éthiopienne,
soudanaise avec leurs pharaons d’Afrique, ce n’est pas à n’importe qui,
qu’il faut confier la gestion des vivres. Donc, il n’y a rien qui mérite
encore plus de protection, plus d’attention en période de guerre comme
c’est le cas présentement au sein de la confédération de l’AES et dans le
monde, que de l’homme lui-même, ses biens vivriers et son économie.
Les lois sur l’organisation des sociétés humaines ayant permis de bâtir
des sociétés fortes et viables ne sont guère l’inspiration de l’impérialisme
occidental ou celle d’autres sociétés importées ailleurs que de l’Afrique,
le berceau de l’humanité ou encore le berceau des toutes les premières
civilisations humaines. Ce sont ces mêmes civilisations qui sont volées,
violées et falsifiées pour être retournées aux Africains traités par la suite
de sauvages qui hochent la tête, qui acceptent par ignorance et
rachètent leur propre patrimoine au plus fort prix.
Voici les raisons du succès du CMS et les Nigériens n’oublieront
pas de sitôt !
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le conseil militaire suprême
(CMS) avait réussi à mettre en place des institutions ministérielle,
administrative et technique donnant une forte résonance
communicationnelle à la réalité du terrain. Le président Kountché avait
créé un Ministère spécifiquement adapté aux besoins des populations de
l’époque, notamment le Ministère de l’Économie rurale, du Climat et de
l’aide aux populations nigériennes dont beaucoup de citoyens peuvent
s’en rappeler aisément, grâce à l’activisme salutaire de son titulaire.
Le Capitaine Ali Chaibou pour ne pas le nommer, avait incarné le service
public offert par ce Ministère aussi régalien et bien distinct de celui de
l’Agriculture traditionnellement connu pour sa gestion des affaires
agricoles que de l’Élevage ou de toute autre économie du monde rural
ou des ressources de ce secteur important. L’on n’a pas forcément
besoin d’avoir des mêmes institutions en place aujourd’hui pour obtenir
le résultat recherché en matière de gestion, mais seule compte la
volonté de triompher de chaque autorité dans l’accomplissement de ses
missions vitales pour les populations. N’est pas, Colonel Sidi
Mohamed ?
MOUSSA NAGANOU