La visite du secrétaire d’État américain, Antony Blinken au Niger ce jeudi 16 Mars marque la haute considération que portent les Etats Unis d’Amérique vis à vis des autorités nigériennes et au delà du peuple nigérien. Après sa visite en Ethiopie, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu au Niger pour saluer le succès démocratique et aussi féliciter la stratégie antiterroriste propre au Niger, faisant de ce pays un allié stratégique dans la lutte contre le terrorisme. En Ethiopie, lors de sa première visite, Blinken s’inscrit en droite ligne de l’engagement du président Joe Biden d’être « à fond pour l’Afrique avec l’Afrique ».
Et d’ajouter que « cela signifie que les États-Unis sont attachés à des partenariats profonds, réactifs et authentiques sur le continent ». C’est la première visite d’un secrétaire d’État aux Affaires Etrangères au Niger, dans ce pays qui s’était auparavant rendu célèbre pour ses coups d’État récurrents, traduisant une rupture institutionnelle par la force. Bien évidemment, l’instabilité politique au Niger est un passé révolu.
Depuis 2011, le Niger a amorcé son retour à la vie démocratique par l’élection du président Issoufou Mamadou, qui après ses deux mandats constitutionnels à passé le flambeau à Mohamed Bazoum à la suite des élections démocratiques, libres et transparentes. Ce fut la première alternance démocratique de ce pays, dans un contexte sous régional marqué par la démolition de l’ordre constitutionnel dans la plupart des pays.
Ce respect des engagements des autorités nigériennes vis à vis de la Constitution a renforcé l’image de ce pays auprès de ses partenaires stratégiques dont les États-Unis d’Amérique, un grand champion de la démocratie ou encore l’Union Européenne. Une lecture objective des stratégies antiterroristes des pays tels que le Mali et le Burkina Faso, met en lumière une approche de la stratégie du « tout militaire », visant à anéantir ce fléau uniquement par la force. Les résultats sur le terrain mettent en doute l’efficacité d’une telle stratégie.
En revanche, au Niger l’on a privilégié une stratégie holistique, qui prend en compte toutes les dimensions de la crise sécuritaire en intégrant l’aspect social, dont la défaillance constitue à plus d’un titre le terreau majeur pour toute forme de dérives au sein des populations. Loin donc de combattre uniquement les terroristes par les armes, l’État du Niger a opté pour le déploiement en parallèle d’autres initiatives courageuses visant à dissuader les éventuelles recrues, dont la vulnérabilité profiterait aux marchands d’illusion.
La position actuelle du Niger fait de ce pays le verrou sécuritaire du Sahel et devrait donc être consolidée par un soutien sans faille des Etats Unis d’Amérique, si l’on veut pérenniser les acquis et aboutir ainsi à des résultats plus probants. Ce soutien est d’autant plus nécessaire dans un contexte déjà dominé par la propagande russe dont le Niger est devenu une cible privilégiée à abattre, en offrant ainsi un grand boulevard à l’expansion de la Russie et ses alliés.
ABOUBACAR SOUMAÏLA