Malgré l’alerte donnée par la jeunesse du parti à travers la formation d’un comité de soutien à Hama Amadou et certains de ses amis en prison, le parti ne fait que sombrer dans le silence. Un comité qui a dénoncé entre autres : une profonde léthargie du parti depuis la fin des élections générales 2020-2021 et le refus des débats politiques autour de ses instances.
Aussi, ce comité dénonce la sourde oreille des instances dirigeantes du parti. « Depuis la fin des élections générales 2021, les instances dirigeantes meurent en silence à travers des intérims inactifs et sans volonté manifeste de redynamiser le parti, à cause de l’absence du pays de l’autorité morale. L’autorité morale avait pourtant donné le meilleur de lui-même, afin que les cadres du parti puissent se hisser là où ils sont aujourd’hui », précise dans l’anonymat, un membre du comité de soutien à Hama Amadou.
C’est une véritable saignée qu’a vécue le parti de Hama Amadou ces derniers temps, avec la démission de plusieurs cadres des instances dirigeantes « pour des raisons de convenance personnelle », affirment-ils. Selon un membre du bureau politique qui a préféré l’anonymat, « il y a une espèce de vide, qui s’est créé au sein du parti Lumana-Africa, depuis l’absence de l’autorité morale, Hama Amadou, pour de raisons de santé. Si des grands militants engagés comme monsieur Leger ont quitté le parti, c’est par manque d’interlocuteur fiable et surtout pour leur propre respect à eux-mêmes».
A la capitale Niamey, qui est incontestablement le fief du mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden-Lumana Africa) plusieurs militants ont choisi de quitter le parti, notamment dans les cinq communes. Le cas du 5è Arrondissement de Niamey dit « Harobanda » est très symptomatique d’une grave crise et surtout profonde pour le parti.
Au 5è Arrondissement, la crise a commencé avec le refus du coordonateur communal Idrissa Amadou de collaborer avec son secrétaire général, Bakiré qui se trouve être en même temps, le coordinateur de la zone de Kirkissoye, la zone la plus populaire de Niamey. Personne ne peut être député du 5è Arrondissement de Niamey sans l’appui de cette zone très militante.
Cette zone seule apporte à chaque scrutin plus de 2700 voix pour le parti. Aux dernières élections municipales, le coordinateur Bakiré avait raflé près de 4 conseillers à elle seule, avant de se retrouver avec 3. C’est incontestablement le fief de Hama Amadou, où il est régulièrement élu député national.
Son exclusion de fait affaiblit très gravement le parti de Hama Amadou au 5è Arrondissement voire à Niamey, qui se trouve loin de la rive du fleuve Djoliba, qui exprime son envie de le voir pour calmer les vagues de ses eaux autour de la zone de Kirkissoye en convulsions continues. Au total, le 5è Arrondissement a 16 conseillers élus et le parti de Hama Amadou a obtenu 8.
Le PNDS Tarayya avec ses alliés ont gagné les 8 autres. Le maire actuel avait été élu grâce au vote des conseillers de Kishin-Kassa, qui a rejoint aujourd’hui la majorité au pouvoir.
Si une motion de défiance est déposée aujourd’hui contre le maire du 5è Arrondissement, il pourrait être évincé. Précisons que tous les cinq maires des cinq communes urbaines de la capitale Niamey y compris le maire centrale sont élus au titre du Moden-Lumana Africa, le parti de Hama Amadou.
Tous les 5 maires de la ville de Niamey y compris celui central, Oumarou Mouni Dogari encore député de son état, risquent aujourd’hui gros, de perdre leurs fauteuils par la moindre motion de défiance dirigée contre eux. Cela pourrait se justifier notamment à cause surtout de la dégénérescence silencieuse et continue du parti, qui sombre dans les eaux boueuses des affaires sulfureuses, dénoncées ça et là. A suivre.
MOUSSA NAGANOU