Le président sortant Mohamed Ould Ghazouani est réélu avec une majorité absolue d’un beau score
de 56,12% de la totalité des résultats du scrutin présidentiel du 29 Juin 2024, en récoltant près de
555 mille voix, (soit précisément 554. 956) sur un million et 70 mille électeurs (1. 074. 208), sauf que
la population Mauritanienne culmine autour de cinq millions [5. 000. 000 de personnes]. C’est
pourquoi, un tel score au regard du fichier électoral mauritanien n’est pas sans rappeler les scores
électoraux des monarchies maghrébines et africaines postindépendance renversées par les
printemps arabes et les mouvements insurrectionnels populaires ou civils, un score qui invite l’ancien
Général Mohamed Ould Ghazouani à relativiser sa gouvernance politique, en intégrant les forces
politiques à son futur gouvernement dans une large coalition.
Son adversaire de 2019, devenu celui de tous les temps, Biram Ould Dah Abeid, le farouche militant
anti-esclavagiste a récolté plus de 22%, quoique ce score soit en hausse de près de 4 points par
rapport à 2019 qui était de plus de 18%, tout comme le président Mohamed Ould Ghazouani qui
affichait 52% au compteur en 2019, un véritable scénario électoral joué en Mauritanie, pour simuler
l’illusion d’une parfaite alternance démocratique. La démocratie électorale, c’est ce pourquoi les
Africains et les Maghrébins savent se déchirer pour le meilleur et pour le pire !
Après ce plébiscite électoral mauritanien, l’ancien Général ayant joué un rôle majeur dans la lutte
contre le terrorisme dans son pays, avec des succès évidents pourrait bien contribuer à la recherche
de la sécurité pour le continent africain, surtout de la constitution d’une force régionale Ouest
africaine de lutte contre le terrorisme en réflexion à la CEDEAO. Le 26 Juillet 2023, après le coup
d’Etat du Général Abdourahmane Tiani au Niger contre Mohamed Bazoum, le président Mauritanien
Mohamed Ould Ghazouani dont le successeur Mohamed Ould Abdel Aziz avait déjà été jugé et
emprisonné sous son régime à Nouakchott, était dans tombé dans le dilemme entre soutenir
l’intervention militaire au Niger pour rétablir son homologue nigérien renversé à Niamey ou bien se
mettre aux côtés du peuple du Général Tiani.
Pour gérer un tel dilemme cornélien, le président Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani va
s’envoler dès le 27 Juillet pour la Chine, où se tenaient les jeux olympiques mais en restant connecté
au téléphone avec Mohamed Bazoum, Mahamadou Issoufou et le président français Emmanuel
Macron. Finalement, avec cette réélection, la Mauritanie, un autre pays des coups d’Etat sur le
continent qui amorce l’écriture de son histoire électorale, institutionnelle et démocratique doit
savoir contribuer à l’émergence des libertés dans son pays, lorsque surtout l’on a un opposant
militant bien connu du monde extérieur par la dénonciation de l’esclavage au pays de Mohamed
Ould Ghazouani.
MOUSSA NAGANOU
