Les terroristes aux portes de Bamako. Le pouvoir logé sous la colline de Koulouba avec son quartier général à la garnison militaire de Kati est-il menacé ? C’est du moins l’idée qui peut traverser l’esprit de tout observateur averti ayant un regard objectif sur la crise sécuritaire qui sévit au Mali, depuis maintenant près de deux décennies.
En effet, le lundi 2 janvier le pays a enregistré deux attaques terroristes simultanées, juste à l’entrée de la capitale Bamako prétendument hautement sécurisée. Le bilan fait état de quatre personnes mortes dont deux civils et deux éléments de la protection civile.
Ces attaques sont à prendre au sérieux dans la mesure où elles interviennent quelques mois après la décision du gouvernement de l’adoption d’un projet de loi portant militarisation de la police nationale et de la protection civile.
Ainsi à l’issue du conseil des ministres, il ressort que « cette militarisation de la police permettrait de déployer les deux unités dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens, tout en empêcher le retour des groupes terroristes. Mais aussi de couvrir l’arrière base des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et sécuriser l’administration ainsi que les populations ».
Egalement, « sur cette base, les fonctionnaires de la police nationale et de la Protection civile engagés en opération, bénéficieront des mêmes avantages que les autres militaires ». Ces mesures constitueraient pour les citoyens maliens de solides remparts, des boucliers contre la poussée djihadiste, qui enregistre des succès dans le Nord et le Centre du Pays en suscitant ainsi une levée de boucliers, notamment au sein des syndicats.
Au delà des pertes en vies humaines occasionnées par ces attentats, c’est surtout leur caractère emblématique témoignant de l’étau qui se resserre sur la capitale Bamako. Désormais, une évidence s’impose à tous les maliens, qui devront sortir du déni de réalité.
Après la recrudescence des attaques au Nord et au Centre du pays, c’est au tour de Bamako la capitale de se trouver dans le collimateur des terroristes surtout du JNIM confirmant que leur sécurité échappe au pouvoir central de Kati.
Bien que les deux attaques ne soient pas encore revendiquées, les regards se tournent vers la Katiba Macina du JNIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, intimement lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Face à la capacité des terroristes à diriger allègrement leurs attaques sur Bamako la capitale, il urge de se poser la question sur le rôle des mercenaires de Wagner à qui la junte militaire malienne sous-traite la sécurité des populations maliennes déjà meurtries depuis 2013 par la barbarie des hommes armés, désignés comme des djihadistes.
ABOUBACAR SOUMAÏLA