Le torchon brûle entre l’État malien et les dirigeants de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). En effet, la Coordination des mouvements de l’Azawad estime que la mise en œuvre de l’accord signé en 2015 est au point mort.
C’est en substance le contenu de la lettre envoyée, le 10 décembre par son président Alghabass Ag Intalla au ministre des Affaires Etrangères de l’Algérie, Ramtane Lamamra.
Pour rappel, l’accord d’Alger a été signé en 2015 entre les rebelles, les groupes armés alliés au pouvoir et l’Etat malien, en vue de trouver une solution à la crise sécuritaire qui a éclaté en 2013. Des sources bien informées sur le fond de l’accord indiquent qu’un statut d’autonomie de gestion et des ressources ont été accordées à l’entité administrative d’Azawad.
Cet accord fait ainsi une part belle à l’autodétermination de cette région du Nord et l’intégration des combattants à l’armée malienne qui devrait devenir « une armée reconstituée ».
La méditation algérienne ainsi que celle nigérienne avaient joué un rôle important dans la réconciliation des « frères ennemis » maliens, bien qu’on avait assisté à une levée de boucliers du côté du pouvoir malien qualifiant l’accord d’Alger, d’humiliant.
A l’heure du bilan, le CMA considère que l’accord d’Alger a du plomb dans l’aile aujourd’hui, du fait d’un « manque évident d’engagement de la part de l’État malien, qui traine les pas et dévoile de ce fait sa mauvaise volonté ».
La pomme de discorde demeure le fameux (DDR), qui consiste au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion des combattants considérés jadis comme des rebelles.
Mais le Mali a traversé plusieurs épisodes de crises politiques depuis les accords d’Alger. Les acteurs d’aujourd’hui n’ont pas le même regard que les dirigeants d’antan.
Les jours à venir nous livreront la réaction de la junte militaire au pouvoir après l’appel lancé par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à l’endroit des acteurs garants de l’Accord d’Alger afin « d’éviter une rupture définitive ».
ABOUBACAR SOUMAÏLA