La junte militaire malienne fait désormais face à la pression de la communauté internationale qui lui exige le respect du calendrier électoral décidé de commun accord avec la CEDEAO. Les autorités maliennes s’étaient en effet engagées à un retour à l’ordre constitutionnel d’ici Mars 2024, après l’adoption d’une nouvelle constitution par un référendum.
Mais la dure réalité du terrain, marquée par l’emprise du terrorisme au Nord et au Centre du pays, ne permet pas un déploiement de la machine électorale. La situation sécuritaire vient de s’aggraver ces jours ci par des offensives menées par l’EIGS qui vient de mettre sous coupe réglée la commune de Tidermene et la ville de Ménaka. Exercice difficile pour le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Mali face au Conseil de sécurité, qui se rabat sur les nombreuses difficultés que rencontrent les autorités maliennes et la Minusma, la mission de l’ONU au Mali.
Les événements qui ont impacté ces derniers temps le processus de paix avec les frères du Nord ne sont pas de nature à faciliter le respect du calendrier électoral, selon El Ghassim Wane. « La paralysie des discussions depuis décembre attise les tensions et provoque des inquiétudes quant à la viabilité du processus de paix. J’espère vraiment que les différentes parties vont étudier les propositions et seront prêtes au compromis pour arriver à une stabilité et une paix durables. »
Cette nouvelle réunion tenue le mercredi 12 Avril au Conseil de sécurité à New York a remis sur la sellette la situation du Mali. Le rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU appelle aussi au respect de l’Accord d’Alger, qui serait, selon lui, dans l’impasse. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres accentue la pression sur la junte militaire au pouvoir au Mali, en l’intimant « l’ordre d’accélérer » le processus de retour au pouvoir des civils élus début 2024 comme elle s’y est engagée. Face à la recrudescence des attaques terroristes au Nord, aggravées par un climat délétère qui caractérise désormais les pourparlers entre Bamako et les mouvements des ex-rebelles au Nord du pays, on peut affirmer que le retour à un Mali démocratique est dans l’impasse.
ABOUBACAR SOUMAÏLA