Ce sont des partis politiques et des associations de la société civile qui se mobilisent ardemment et
au Mali pour se dresser vigoureusement contre le régime du Colonel Assimi Goita et ses institutions
et ce, depuis le 26 Mars 2024, une date considérée comme celle de la fin juridique de la Transition
militaire malienne au sens du décret N°2022-0335 PT/RM du 6 Juin 2022. Les autorités militaires de
la Transition malienne s’étaient en effet engagées elles-mêmes à organiser des élections générales
pour remettre le pouvoir aux civils au plus tard le 26 Mars 2024, soit au terme d’une période
transitoire de deux ans, sans succès et sans aucune communication officielle sur une nouvelle date.
Certes, une nouvelle constitution a pu être adoptée à un score historique de 96, 91% à la suite du
référendum constitutionnel du 18 Juin 2023, mais l’élection présidentielle prévue pour se tenir
exceptionnellement avant fin Mars 2024, pour gagner du temps n’a jusque-là pu avoir lieu. C’est ainsi
l’échéance de cette date fatidique du 26 Mars 2024 qui suscite aujourd’hui vents et marées au pays
des Goïta, depuis le lundi 26 Mars dernier au sein des Etats-majors des forces politiques coalisées
pour tomber le Colonel Assimi Goita, son pouvoir et ses institutions pour laisser place à une nouvelle
force exceptionnelle qui désire se donner la seule mission d’organiser des élections pour installer un
régime dit « ELU ».
Une mobilisation des forces politiques de l’opposition et une saisine de la cour constitutionnelle !
Plusieurs partis politiques dont le rassemblement pour le Mali (RPM) du président défunt Ibrahim
Boubacar Keita (IBK), le M5 RFP-Mali Kura, le YELEMA (Changement),à la ligue démocratique pour le
changement (LDC) ou encore le parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) ont
dénoncé par un vide juridique dans lequel le régime des Goita ont plongé le Mali et s’insurge contre
les autorités militaires en place. Le part de feu IBK en appelle à la responsabilité du Colonel Assimi
Goita, l’interpelle sur ses propres engagements à propos du délai de la Transition au Mali et propose
l’ouverture d’un dialogue national franc pour une issue rapide de cette Transition. Quant à la ligue
démocratique pour le changement, elle dénonce la cherté de la vie, l’insécurité toujours grandissante
avec le blocus des pans entiers des territoires, le flot continue des déplacés, ainsi que la mise à mort
de l’activité industrielle.
Le M5 RFP-Mali Kura et le YELEMA quant à eux proposent une concertation avec les responsables des
forces vives de Nation et de redéfinir les contours, les objectifs et les acteurs d’une nouvelle
Transition courte. Le Part pour le développement économique et la solidarité en appelle à Assimi
Goita de rompre le silence et d’œuvrer pour un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel.
Certains y voient un 3 e coup d’Etat au Mali !
Dans la persistance du silence des autorités militaires maliennes, certaines forces politiques
dénoncent un 3 e coup d’Etat militaire par les mêmes Assimi Goita et ses camarades. Et, c’est pour
éviter de consommer un 3 e coup d’Etat, un syndicat des magistrats du Mali, ainsi que celui des
procureurs et poursuivants ont d’ores et déjà saisi la cour constitutionnelle aux fins de constater « la
vacance du pouvoir, déchoir du pouvoir les autorités militaires en place et installer une nouvelle
Transition politique à vocation de rassemblement et de réconciliation incluant toutes les
composantes des forces vives de la Nation y compris les forces de défense et de sécurité ».
MOUSSA NAGANOU