La force multinationale mixte (FMM) regroupant des militaires nigériens, nigérians, tchadiens, béninois et camerounais, a mené du 27 au 28 janvier dernier, une opération d’envergure dans la forêt de Matari située en territoire nigérian. Plusieurs bases terroristes ont été détruites et des éléments de l’ISWAP interpellés par les troupes au sol.
Selon le Bulletin d’information du Secteur 4 de la Force Multinationale Mixte intitulé « Opération Spéciale de Nettoyage de la forêt de Matari », suite à l’observation ISR le 27 et le 28 janvier 2023 d’une cinquantaine de terroristes vers Afofo (commune de Chétimari) et la forêt de Matari au Nigeria , « une opération spéciale de bombardement de la zone a été menée par le secteur 4 de la Force Multinationale Mixte avec l’appui d’un drone des partenaires américains, en coordination avec les troupes Nigérianes de Damassak ».
L’objectif de l’opération est de « neutraliser les bases ISWAP installées dans la forêt de Matari à partir desquelles des attaques sont menées sur les villes de Maïné Soroa, Chétimari et le poste militaire de reconnaissance (PMR) de Chetima Wangou chaque année », indique le communiqué.
Ainsi, la FMM explique que « après une série de pilonnage précis des bases terroristes, l’ennemi a été dispersé dans plusieurs directions, ce qui a permis aux Forces Spéciales en couverture d’interpeler une grande partie de ces criminels ».
On ne dénombre aucune victime du coté de la FMM. Mais du coté de l’ISWAP, on note la destruction d’un campement terroriste et une base vie des terroristes, ce qui a mis ces derniers en fuite dans plusieurs directions. Côté humain, 36 présumés terroristes ont été capturés par les troupes au sol. L’audition des suspects est en cours, selon le communiqué.
Pendant que se déroulait l’opération spéciale, une mission de couverture de l’opération spéciale installée aux environs de TAM a intercepté un véhicule FJ 45 transportant des produits pharmaceutiques d’une valeur de plusieurs millions de francs CFA. La marchandise est présumée être destinée à BOKO HARAM, selon les premiers éléments à la disposition de la FMM. « Néanmoins, les enquêtes continuent pour statuer sur la destination de ces produits entrés par fraude au Niger », indique le communiqué.
Depuis sa création, la force multinationale mixte a réussi à coups d’opérations offensives et de contrôle permanent de la zone du Lac Tchad à mettre à mal les stratégies de l’ISWAP et Boko Haram qui y opèrent. Ce qui a permis de ramener une relative accalmie qui tranche d’avec la situation qui prévalait avant la création de cette force dont l’efficacité n’est plus à démontrer. Une efficacité due à la création d’un état-major commun et une coordination des forces aériennes et terrestres.
A titre de rappel, La FMM a été fondée le 21 mars 1994 à l’origine pour lutter contre la criminalité et le grand banditisme dans la région sous l’égide de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Elle n’est cependant mise en place qu’en 1998 mais restera léthargique, son activité se limitant à l’organisation de quelques patrouilles en raison de l’absence du Cameroun qui était alors en froid avec le Nigeria.
L’insurrection islamiste née en 2009 dans le Nord du Nigeria marquée par l’apparition du groupe terroriste Boko Haram a amené les pays membres de la force mixte à la réactiver en 2012. Son mandat a alors été élargi à la lutte contre la secte islamiste.
Après la destruction de la base de Baga abritant les troupes de la force multinationale par les terroristes de Boko Haram, et plusieurs vagues d’attentats, cinq pays se mettent d’accord pour « construire une alliance régionale forte pour affronter Boko Haram ».
Sa mise en place sous sa forme actuelle pour lutter contre Boko Haram est décidée lors du sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernements des pays membres de la CBLT et du Bénin qui s’est tenu à Niamey le 7 octobre 2014. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a officiellement approuvé son établissement le 25 novembre 2014. GARE AMADOU