Le président sortant du Libéria et ancienne star du football mondial George Weah n’a pas été changé par une vie à la présidence de la République de six (6) ans dans les privilèges de la plus haute marche politique de son pays. Il a su garder aussi bien son intelligence politique, son calme olympien de sportif de haut niveau que la maîtrise de l’animal politique qui l’habite, en feintant tous les risques de troubles et des violences postélectorales à son pays que les sordides tentations d’un deuxième mandat pour offrir une élégante victoire démocratique, une belle alternance politique à son bien aimé pays, le Libéria dans un contexte de coups d’Etat répétitifs à travers toutes les régions du continent africain aujourd’hui.
C’est donc bien avant la proclamation de tous les résultats au second tour de l’élection présidentielle que le président sortant Georges Weah a reconnu la victoire de son challenger Joseph Boakai et l’a appelé pour chaleureusement le féliciter afin de donner ainsi la victoire à tout le Libéria, tout en prenant également soin d’appeler ses partisans à suivre son bel exemple. A 78 ans, l’ancien vice-président de Mme Hélène Johnson Sorlif Joseph Boakai gagne deux victoires politiques.
Joseph Boakai gagne ainsi 2 victoires au service de la démocratie !
En concédant rapidement sa défaite pour ainsi reconnaître la victoire de son adversaire politique, Georges Weah offre ainsi deux victoires à son pays, notamment la victoire de la paix contre la violence postélectorale et l’alternance démocratique pour maintenir le Libéria dans la stabilité politique et institutionnelle. Le président Georges Weah a certainement misé sur son fair-play de meilleur footballeur au monde pour en faire un cocktail politique qui lui a encore permis de triompher et d’émerveiller plus d’un observateur de la scène politique même dans la défaite.
La reconnaissance active de la victoire de son adversaire ouvre aussi un boulevard à la gouvernance de Joseph Boakai, quitte à lui maintenant de s’attaquer rapidement à la lutte contre la pauvreté et la corruption, les thématiques sur lesquelles ce vieillard de 78 ans a surfé pour visiblement convaincre l’électorat libérien à voter massivement pour lui. Une leçon politique à tirer au pays de Georges Weah pour inspirer tout le reste du continent africain.
Le Libéria inspire des leçons politiques à une Afrique défiée de toute part !
La gouvernance démocratique est défiée en Afrique sinon poignardée en pleine figure par les épidémies de coups d’Etat, qui traversent le continent aujourd’hui encore de part en part. Toutes les régions du continent africain sont concernées aujourd’hui par des ruptures politiques anticonstitutionnelles et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest.
Tout le Sahel est tenu entièrement par des régimes des hommes forts et non des institutions politiques fortes pour conduire les sociétés à bon port, à cause surtout de la question sécuritaire. Du Burkina Faso jusqu’au Soudan, en passant par le Tchad, le Niger, le Mali, jusqu’en Guinée-Conakry, un récent coup d’Etat au Gabon, une tentative (de coup d’Etat) avortée en Guinée-Bissau, les hommes forts dirigent le continent avec un record de résurgence des armées sur la scène politique dont la justification repose sur une malheureuse gouvernance politique, économique et sociale en perpétuation depuis plusieurs années.
MOUSSA NAGANOU