
« La vision du Président de la République et les priorités du Niger à mettre en œuvre avec l’appui de AUDI-NEPAD ont été évoquées au cours de cette audience », a dit Mme Nardos Bekele-Thomas à sa sortie d’audience avec le président Mohamed Bazoum. « Les infrastructures, notamment le chemin de fer Togo-Benin-Niger, la création des emplois pour les jeunes, l’exploitation et la transformation des ressources naturelles, le renforcement des capacités des femmes et des jeunes, la transformation socio-économique du Niger, ont été, entre autres, les questions au centre de l’entretien », a-t-elle précisé.
Afrique : Les richesses en hydrocarbures pour son développement et les pressions des pays du Nord pour réduire le réchauffement climatique pourraient élargir la fracture Nord Sud ?

« Sur ce débat, nos partenaires des pays développés n’ont pas conscience qu’ils nous font des propositions qui ne sauraient nous convenir. Nous aurions pu les écouter si et seulement si le capital nécessaire pour la promotion des énergies renouvelables était à notre portée. On nous dit qu’investir dans les énergies fossiles ne sera pas rentable d’ici à quelques années parce qu’elles vont produire une électricité qui ne sera pas vendable.
Nous sommes d’accord, mais alors il faut convaincre le secteur privé des pays industrialisés, les Etats, les banques internationales de développement, de s’entendre pour faire en sorte que nous disposions de capitaux nous permettant d’investir dans les renouvelables. Puisque ce n’est pas le cas, nous ne pouvons que recourir aux énergies fossiles.
Nous devons répondre à nos besoins aujourd’hui, pas d’ici à dix ans ou quinze ans. J’ai de grandes ambitions pour mon pays. Je veux investir dans l’éducation, l’agriculture, mais comment le ferais-je si je ne dispose pas du minimum de ressources nécessaires, que je ne peux avoir que si je vends du pétrole? Je vais vendre du pétrole en 2023 et je vais accroitre les quantités de pétrole que je dois vendre. Tant que c’est la seule ressource que j’ai pour promouvoir le développement de mon pays, j’y aurai recours. Après, Dieu reconnaitra les siens ».
LAURENT COREAU, LE MONDE