Une stabilité politique et institutionnelle domine la vie sociopolitique et économique au Niger, malgré tous les défis d’ordre sécuritaire. La gouvernance démocratique exercée par les autorités nigériennes rassure les forces politiques en présence sur l’échiquier national, au point d’exprimer une accalmie certaine, hautement appréciable.
A ce sujet, le Niger passe déjà pour l’un des rares îlots tranquilles de la sous région Ouest africaine et surtout du Sahel. Au plan purement sécuritaire, les forces de défense et de sécurité exercent une surveillance accrue, une couverture de sécurisation complète du territoire national par un maillage stratégique efficacement éprouvé, à travers les différentes opérations spécialisées de terrain.
Au plan de la gouvernance sociale, le consensus National prévaut, grâce au privilège de la règle du dialogue manifesté par le président Mohamed Bazoum lui-même, ainsi que sa diplomatie présidentielle personnellement exercée au quotidien pour inspirer la paix et la sécurité à la vie de ses compatriotes.
Les syndicats et les autres organisations de la société adhèrent totalement à l’engagement du président de la République, au sujet de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et soutiennent les travaux du comité interministériel pour le contrôle et la surveillance des prix des denrées de première nécessité au Niger et ce, en vue de contenir les flambées susceptibles des produits de première consommation nationale au Niger.
Au plan économique, le comité interministériel a obtenu un accord avec les secteurs du transport, de la téléphonie mobile, du commerce général (autour des opérateurs économiques) pour maintenir la stabilité des prix ainsi que la disponibilité des services, malgré la poursuite de la guerre encore en Ukraine, les conséquences de la situation sécuritaire et la légère augmentation du prix du gasoil.
Certaines sociétés allaient passer outre pour augmenter les prix en particulier dans le secteur des télécommunications et provoquer brutalement une flambée, n’eut été la vigilance du gouvernement.
Au plan purement politique, les forces en présence sont en phase avec la société nigérienne et observent actuellement une attitude responsable face au besoin de la paix, de la sécurité et de quiétude sociale recherchées par les citoyens nigériens. La vie politique est caractérisée par un consensus dominant au sein de la classe politique, au point de s’accorder à l’unanimité (majorité, opposition et non affiliés), toute obédience confondue, pour reformer le cadre et le réadapter au contexte du moment, dans le cadre du conseil national du dialogue politique (CNDP).
Les forces politiques ainsi conscientes des enjeux du moment, surtout ceux sécuritaires doivent encore nécessairement prouver leur bonne foi, après cette reforme du CNDP. D’autant qu’il reste également à adapter la charte des partis politiques, charte, dans laquelle l’on dénonce une mauvaise organisation et une gestion des subventions publiques ne répondant guère à l’orthodoxie financière.
Mais, curieusement, des entités comme le M62 et l’intersyndicale des travailleurs ont surgi brutalement de cette atmosphère d’accalmie obtenue par la gouvernance démocratique, pour tenter de démontrer le contraire. Héla, le M62 et une partie de l’intersyndicale des travailleurs du Niger vont s’illustrer remarquablement, en s’adjugeant un tel exercice, au mépris de la quiétude sociale, même du consensus National fort appréciable, présentement.
Si la grève de 48 heures d’une partie de l’intersyndicale des travailleurs du Niger s’appuie subtilement sur un préavis annoncé d’avance à son employeur pour refuser le dialogue et le consensus ainsi proposé par celui-ci et passer outre pour exécuter son agenda visiblement caché, les militants du M62 de leur côté sortiront brutalement du bois, à quelques jours de leur procès à Niamey pour placarder aux murs du monde numérique un agenda semblable à un manifeste mystique, pour annoncer des couleurs sombres pour leur pays, le Niger.
Bien évidemment, ces deux structures ont subtilement joué un jeu dangereux de concert, visiblement à travers un agenda commun. A l’issue de cette action commune et malgré le rejet de dialoguer, les deux structures maintiennent la pression sur la scène sociopolitique, en s’engageant à l’embraser, c’est leur choix politique !
Cette situation intervient au moment où la vie politique et sécuritaire se dégrade drastiquement au Burkina Faso et au Mali, nos voisins de l’Ouest et au Nord. Elle intervient également à la veille des élections générales (présidentielle, législative et sénatoriale) t la montée de la crise sécuritaire (rapt et vols du bétail), économique (inflation du Naïra et sa reforme en cours) au Nigéria, notre grand voisin du Sud, où on le sait, l’insécurité va s’accentue davantage et pourrait bien impacter le Niger sur la longue frontière commune à Mardi, Zinder et Diffa au plan socioéconomique et politique par la violence relative aux campagnes électorales.
Le trouble de l’accalmie sociopolitique au Niger actuellement par l’intersyndicale et le M62 en apparence brutale est loin d’être un fait du hasard et repose plutôt sur un agenda bien planifié, bien calculé. La vigilance au plus haut sommet de l’Etat doit donc être de mise, pour ne pas placer le pays dans l’œil du cyclone.
MOUSSA NAGNOU