Le Département du Trésor des États-Unis a annoncé, vendredi 9 décembre, des sanctions contre l’ancien président de la Guinée Alpha Condé et plus de 40 autres personnalités, « pour de graves violations des droits de l’homme en Guinée ».
Selon Washington, cette décision « est l’aboutissement d’une enquête et d’une procédure approfondies et pluriannuelles » du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis.
Le gouvernement américain a souligné que « ni cette décision ni le moment de son annonce ne sont liés à la transition en cours vers la démocratie de la Guinée ». Cette décision est plutôt motivée par l’engagement des États-Unis « à soutenir les droits de l’homme dans le monde ».
Les autorités américaines ont rappelé dans leur communiqué qu’« au cours de la présidence de Condé, les forces de sécurité se sont livrées à des violences contre les partisans de l’opposition avant le référendum constitutionnel de mars 2020 et pendant et après l’élection présidentielle guinéenne de 2020 ».
Plusieurs rapports ont par ailleurs indiqué qu’en 2020, le gouvernement d’Alpha Condé « a arrêté et détenu arbitrairement des membres de l’opposition » et lors de la présidentielle guinéenne d’octobre 2020, « les forces de sécurité ont utilisé une force excessive pour disperser les partisans de l’opposition ».
Par conséquent, « Alpha Condé est donc désigné en vertu du décret présidentiel (E.O.) 13818 comme étant une personne étrangère qui est ou a été un dirigeant ou un responsable d’une entité, y compris toute entité gouvernementale, qui s’est livrée, ou dont les membres se sont livrés, à des graves violations des droits de l’homme en rapport avec son mandat », a souligné Washington.
Pour rappel, la justice guinéenne avait déjà annoncé le 4 mai dernier des poursuites contre l’ex-président Alpha Condé et 26 anciens hauts responsables sous sa présidence pour crimes de sang.
Ces poursuites avaient été lancées suite aux violences qui ont entouré en 2019 le projet d’un troisième mandat d’Alpha Condé, et notamment la répression, souvent brutale, des manifestations contre le référendum permettant de modifier la Constitution pour permettre à Alpha Condé de rester au pouvoir.
Né le 4 mars 1938 à Boké, une ville située à 300 kilomètres de Conakry, en Basse Guinée, Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de l’histoire de la république de Guinée. Il a été renversé par un coup d’État le 5 septembre 2021 par le colonel Mamadi Doumbouya.
ADO DAN MALAN