La grève de 48 heures à compter du mercredi 25 janvier 2023 à l’appel de l’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN) apparait comme une confrontation entre les deux principales forces du mouvement syndical, à savoir la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) et la Confédération Nigérienne du Travail (CNT). Une espèce de remake des élections professionnelles, cette fois sur les lieux de travail et non dans les urnes. Constats…
Les élections professionnelles, les premières organisées au Niger, tenues le 31 juillet 2019, avaient consacré la CDTN première centrale syndicale du pays avec un score de 31% de suffrages exprimés valables suivie par la CNT (29%). Voilà, la légitimité qui se joue, en ce moment, dans la grève de 48 heures lancée par l’ITN, donc la figure de proue est justement la centrale syndicale dirigée par l’ex Secrétaire Général du Syndicat National des Enseignants Contractuels et fonctionnaires de l’Education de Base (SYNACEB) depuis novembre 2021.
Qui de la CDTN et de la CNT sera le gagnant de cette confrontation syndicale qui se joue à travers la grève de l’ITN dès mercredi 25 et jeudi 26 janvier 2023 ? Telle est la question.
Après une journée de débrayage d’une grève censée durer deux jours, il est trop tôt pour tirer un quelconque bilan. Tout de même, on peut jauger des atouts et inconvénients de l’ITN à réussir son mouvement, et également dégager des constats pour les 24 heures observées.
Allons tout de suite aux constats pour noter, un suivi mitigé de la grève, dans la capitale du Niger (Niamey), le mercredi 25 janvier 2023, où les transports intra urbains et l’administration ont fonctionné. Toutefois dans le secteur de l’éducation, plusieurs classes sont restées fermées. Cette dernière situation peut s’expliquer par le respect du mot d’ordre de grève par les militants du SYNACEB (principal affilié de la CNT) qui reste très dominant dans les milieux enseignants.
Parlons toujours domination pour noter que la CDTN signataire du protocole d’accord du lundi 23 janvier 2023 est majoritaire au sein de l’administration publique nigérienne. Cet atout de la centrale de Djibrilla Idrissa (Secrétaire Général de la CDTN) n’est pas pour faire les bonnes affaires de la CNT dont les affiliés relèvent en grande partie du secteur privé (un secteur encore embryonnaire dominé par l’informel).
Une grève en demi-teinte, telle fut la réalité de Niamey, le 25 janvier 2023. Comme quoi, la CDTN a gagné la bataille de la capitale du Niger.
OUMAROU KANE