Après la présentation des rapports combinés du Niger 22è au 25è rapport, « le pays a été bien apprécié et classé par l’organisation des Nations-Unies parmi les Etats, qui respectent leurs engagements internationaux en matière de promotion et de protection des Droits humains », explique le magistrat Ousseïni Djibagé Maman Sani, le président du Mécanisme National chargé de l’élaboration des Rapports et de Suivi de la mise en œuvre des Recommandations des organes des traités et de l’Examen Périodique Universel. Ce qui constitue un enjeu majeur pour le Niger, d’autant que cela « renforce la crédibilité et la fréquentabilité du pays », ajoute-t-il, ainsi que « l’attirance des investisseurs et autres partenaires au développement », commente le très expérimenté magistrat nigérien sur la question.
Le principal avantage de la gouvernance démocratique est qu’elle est fondée sur le principe de l’Etat de droits. L’accès aux droits humains essentiels, leur jouissance et leur effectivité passent pour être la priorité du modèle Nigérien de tous les jours dans sa gouvernance de la société, en faisant émerger et exprimer le langage de la raison et non celui de la force musculaire ou encore la violence.
Malgré les contraintes géographiques du Niger dont notamment l’immensité du territoire, son aridité, constitué à 80 % du Sahara et du Sahel, son enclavement, sa position sur le continent africain par rapport à l’Europe, tout comme le reste du monde et celles géostratégiques comme sa démographie, sa confrontation à la désertification galopante, la détérioration des ressources environnementales (eau, couvert végétal, biodiversité animale, aquatique, faunique et avicole) résultant de l’action de l’homme et des changements climatiques. C’est dans un tel contexte difficile et éprouvant que les gouvernants ont réussi au Niger à initier et concevoir des politiques publiques holistiques à même de prendre en charge efficacement les multiples défis du pays et les besoins de ses populations, à travers une intégration effective des forces vives de la nation.
Depuis, les autorités nigériennes se livrent à une bataille d’érection d’un arsenal juridique adapté en vue de se conformer d’abord sur le plan théorique en matière d’engagements internationaux ratifiés. En pratique aussi, le Niger met en œuvre en plus de l’architecture juridique permettant l’intégration de chacun groupe ethnolinguistique à travers une approche inclusive et participative sur le plan culturel pour ainsi créer les meilleures conditions d’une cohabitation harmonieuse entre les différentes communautés et surtout favoriser le développement et la promotion des langues nationales dans un contexte d’épanouissement socioéconomique.
« C’est pourquoi le Niger ne connait pas de conflits à caractère religieux ou ethnique. L’institution de la semaine de la parenté à plaisanterie, les mariages inter-ethnies ou inter-religions, les multiples fêtes et festivals de réjouissances populaires, le championnat de lutte traditionnelle, constituent le socle de l’unité et de la cohésion de la population nigérienne », défend le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Ikta Mohamed Abdoulaye.
Au plan institutionnel, « le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et collectives. Il veille au respect des droits et libertés garantis par les textes. L’indépendance de ce pouvoir est consacrée par l’article 116 de la Constitution. Depuis 2014, plusieurs réformes ont été menées dans le secteur judiciaire pour améliorer les conditions de travail des agents et adapter le cadre juridique aux nouveaux défis relatifs à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé », a expliqué le ministre nigérien de la Justice devant les experts des Nations-Unies.
Sur le plan politique, institutionnel, procédural et socioculturel, les plus hautes autorités ont inspiré un cadre de vie permettant l’épanouissement de la société nigérienne entière, au point d’exprimer une jouissance et une effectivité des droits humains à travers le fonctionnement de l’Etat, qui est garant des libertés et des droits des citoyens.
Ces dernières années avec l’avènement du gouvernement de la Renaissance dans ses déclinaisons en Acte I, II et III, la reforme de l’éducation est usée comme l’arme la plus efficace pour mettre en place une société vertueuse et respectueuses des droits humains essentiels, où l’accent est mis sur l’accessibilité de tous les droits, à commencer par celui de la connaissance et ceux plus basiques comme l’eau, l’électricité, les infrastructures sanitaires, l’alimentation, la sécurité, le logement, l’emploi etc.
Plusieurs reformes juridiques visant à valoriser les institutions culturelles ont été adoptées comme la fête de la semaine de la parenté à plaisanterie, le festival de Bianou, la Cure salée, le Hotoungo, le Guerouwol, la fête d’Akadaney et des institutions à caractère inclusif ont été adoptées pour générer l’épanouissement citoyen et donner « autant d’occasions de rencontres favorisant la consolidation de l’unité nationale, le brassage des cultures et la valorisation des spécificités de chaque ethnie », a insisté le ministre de la Justice.
Toutes les formes d’exclusions ou de discriminations liées à certaines coutumes contraires à la loi et aux conventions internationales sont écartées par le juge nigérien et ce conformément aux prescriptions de la loi, en constante adaptation au Niger, ce pays résilient.
MOUSSA NAGANOU