Qu’est-ce que c’est « l’affaire uraniumgate » ?
L’affaire dite ‘’Uranuimgate’’ suscite beaucoup d’intérêts voire d’émotions au sein de l’opinion nationale et même internationale. D’autant que le nom du Niger y est associé dans cette affaire et le minerai évoqué (l’uranium), une matière hautement géostratégique, qui se trouve en abondantes réserves dans le pays de Mohamed Bazoum.
Cette affaire désignée ainsi par la presse nigérienne «Uraniumgate » est apparue en Avril 2017 et révèle une transaction d’uranium qui implique quatre (4) sociétés dans une suspicion restée mystérieuse jusqu’aujourd’hui. En effet, la société du patrimoine du Niger (SOPAMIN) a été associée à une transaction d’un stock d’uranium supposé être le même qui a été vendu et racheté en quelques jours d’intervalles très courts entre Optima Energy, qui est une filiale libanaise d’un groupe de sociétés basé en Suisse, Energo Alyans, une société russe considérée comme fantôme (société écran) et le groupe français Areva, qui se positionne dans le monde comme le géant du nucléaire et dont la présence au Niger est fortement marquée par la société des mines de l’Aïr (SMAÏR), IMOURAREN SA et la compagnie minière d’Akouta (Cominak).
Au cours de cette opération circulaire de vente et de rachat d’uranium entre les 4 sociétés, dans le mois de Novembre 2011, certaines d’entre elles vont engranger des gros bénéfices comme Energo Alyans et la SOPAMIN du Niger, indique-t-on. Le ministre des Finances Hassoumi Massaoudou de l’époque, « la SOPAMIN n’a ni acheté ni vendu de l’uranium, Areva avait juste besoin du nom de la société ».
Ce qui explique en effet que cette « affaire n’avait aucune matérialité pour la SOPAMIN », ajoute-t-il, parce qu’après l’achat, une revente a été réalisée dès le lendemain de l’opération. Le Niger empochera 850. 000 dollars par ce montage financier réalisé en quelques jours seulement, Optima Energy ayant gagné la plus grosse opération financière de sa vie mais Areva avait enregistré une perte sèche de près de 101 millions de dollars.
L’avantage du Niger dans cette affaire est le fait que la SOPAMIN est une société spécialisée dans le trader du domaine de l’uranium, tout comme Areva ou Orano aujourd’hui et peut agir la tête haute, là où d’autres sociétés moins spécialisées comme optima Energy ou Energo Alyans à tête baissée comme des fraudeurs, parce qu’étant plutôt dans le pétrole que dans l’uranium. Cette affaire ayant eu lieu en 2011 et révélée en 2017 avait soulevé deux grosses interrogations au Niger et en France.
D’abord en France, les débats ont visé à mettre en corrélation les fonds levés à travers cette transaction d’uranium sur le marché international à des moyens misés pour libérer les 4 otages français enlevés à Arlit, au Niger le 16 Septembre 2010. Il s’agissait à l’époque de Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Laribe et Marc Feret, des employés du groupe français Areva pris en otages à Arlit par les combattants d’Alqaïda au Maghreb islamique (AQMI) dont leur libération a été obtenue par les autorités du Niger, le 29 Octobre 2013.
Des interrogations de rançon après la libération de 4 otages français
La libération des quatre otages français, employés d’Areva est intervenu au Niger, grâce aux réseaux nigériens de filature et ce après l’échec de la voie malienne. En France, le débat a tourné autour de l’argent qui aurait circulé entre Paris et Niamey en guise de rançon mais dont personne n’est en mesure de déterminer le montant jusqu’au point où le juge français s’est saisi de l’affaire dite « le scandale Uramin ».
Il faut dire que depuis 2015, la justice française, « en particulier le parquet national financier et la brigade financière de Paris disent avoir lancé des investigations », rapporte jeune Afrique, sur l’affaire, sans succès. Areva et Optima Energy se sont montrés ouverts, tout en affirmant qu’elle a enregistré des pertes pour Areva et pas grand-chose, à en croire Optima et la société russe Alyans Energo a tout simplement disparu des radars.
Jeune Afrique explique que « la procureure Ariane Amson avait conduit pendant un temps l’enquête sur le « scandale Uramin » avant d’être nommée conseillère en matière de justice au président François Hollande en 2016. Qu’il s’agisse du « scandale Uramin » en France ou encore « l’Uraniumgate » au Niger, ils sont tombés tous dans la poubelle de l’histoire, malgré les moult tentatives à les faire rebondir ?
Vous avez dit rebondir les affaires « Uramin et Uraniumgate » !
A propos de cette affaire de vente d’uranium via un montage financier en 2011 impliquant le géant français de l’uranium et la SOPAMIN du Niger ayant conservé deux dénominations passe pour être du pareil au même. Dans sa nouvelle publication sulfureuse « AFRICA INTELLIGENCE » faisant la part belle, en visant sa peau à un certain T3 à qui l’on attribue un virement obtenu de 2,6 millions de dollars assimilé à la vedette nigérienne du leadership politique et ex champion de la ZELECAF, le Prix Mo Ibrahim et président de Haut Niveau du panel des Nations-Unies pour la sécurité et le développement de l’Afrique, l’ancien président Issoufou Mahamadou.
A la lumière de l’affaire connue au pays de Mohamed Bazoum comme « Uraniumgate » ou encore « le scandale Uramin » au pays d’Emmanuel Macron, depuis son origine en 2011 jusqu’à ses différentes ramifications dans le monde, de rebondissement il n’en est rien du tout. D’autant qu’à chaque fois qu’elle est évoquée, l’on sent la volonté manifeste de nuire ou de régler un quelconque compte dans la galaxie politique.
Des journalistes, des procureurs, des policiers, des députés nationaux en particulier au Niger (commission d’enquête parlementaire) ou encore des juges ont largement enquêté sur cette affaire, en vain, sans trouver un préjudice évident avec une relation de cause à effet directement sur un citoyen nigérien ou français. L’affaire dite « Uramin » en France ou « Uraniumgate » au Niger est de temps en temps brandie par des journalistes plumitifs comme un moyen mythique de chantage plutôt qu’une enquête sérieuse et digne de ce nom, censée éclairer l’opinion que de porter des accusations ridicules à peine voilées et dirigées contre de cibles taillées sur mesure et bien visées dans la galaxie de la haute sphère politique.
MOUSSA NAGANOU