En 2015, l’Assemblée générale des Nations unies a entériné les dix-sept objectifs de développement durable dont figure celui en lien avec l’énergie « garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et abordables » (PNUD, 2015). Pour parvenir à un tel objectif désormais incontournable pour le bien-être des populations dont l’accès à l’électricité est devenu un véritable luxe, il est impérieux de multiplier par deux et ce, d’ici 2030, le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique et surtout de favoriser la transition énergétique.
Malgré l’immensité des ressources en Afrique, où certains pays comme la République démocratique du Congo ou la Guinée-Conakry sont qualifiées à raison de scandales géologiques, le continent connait un très faible taux d’électrification. Et pourtant, une évidence s’impose à tous les intervenants du développement, ou pour faire simple de la croissance économique dont l’un des moteurs est l’industrialisation.
L’industrie qui s’appuie essentiellement sur la disponibilité de l’énergie est le moteur clé de la production. Sa rareté impacte négativement l’épanouissement du tissu industriel du fait de son coût élevé qui fatalement viendra se greffer sur les coûts de production des produits finis en les rendant du coup moins compétitifs sur le marché local et international.
Dès lors, la poursuite de la politique d’accès à l’énergie en quantité suffisante et à moindre coût pour l’ensemble de l’économie devra forcément être la priorité de toute politique publique si l’on veut accéder à une économie émergente. La politique énergétique du pays de Mohamed Bazoum doit donc propulser toute la machine économique en provoquant ainsi un effet d’entraînement réel sur l’ensemble des réalités socioéconomiques de tout le pays selon le principe de l’interdépendance des activités qui impose qu’aucun secteur ne peut évoluer en vase clos.
C’est pourquoi, toute incapacité ou défaillance à maîtriser l’énergie ou à être dépendant d’une source extérieure doit être réduite sinon éradiquée dans tout pays visant l’émergence, à l’instar du Niger dont la dépendance criarde avec le voisin nigérian est à l’origine de multiples délestages depuis maintenant plusieurs décennies. On ne soupçonne pas les dégâts causés par ces coupures intempestives d’électricité sur les activités économiques avec pour corollaire des manques à gagner considérables qui constituent un véritable un frein contre les opérateurs économiques dont l’impact sur la société paraît évident.
On comprend donc que les autorités nigériennes depuis au moins deux décennies ont inscrit l’indépendance énergétique au cœur de la stratégie de développement en dotant le pays de plusieurs centrales solaires dont l’illustration parfaite est celle de Gorou-Banda 1 dont l’inauguration a eu lieu ce 5 Juillet 2023, symbole fort de la volonté d’indépendance énergétique du pays. Le boom énergétique prévu à l’orée de 2030 avec une production culminant à 850 MW va certainement booster l’économie nigérienne par l’émergence notamment d’une industrialisation du fait de l’accès et du faible coût de l’électricité et par un effet d’entraînement une réduction drastique du chômage et au delà le bien-être des populations.
Toute dépendance est un frein à l’épanouissement du pays, sa réduction ou mieux son éradication provoquera un saut qualitatif pour le bien-être des populations comme l’ont ainsi compris les décideurs éclairés et visionnaires du Niger dont le président Mohamed Bazoum en est aujourd’hui la locomotive.
ABOUBACAR SOUMAÏLA