La guerre en cours au soudan voisin impacte très négativement l’image de marque du continent africain dans toute sa globalité. Mais est-ce cela est encore évident chez les africains et leurs dirigeants ? Pour beaucoup, cette sale guerre est une affaire soudano-soudanaise !
L’Afrique a beau être un continent résilient face à tous les défis du développement et les conséquences de la gouvernance sociopolitique et économique mais il est temps qu’il se réveille. La guerre déclenchée au Soudan doit suffire à interpeler la dure conscience des africains et de leurs dirigeants.
Depuis le 15 Avril, deux généraux sont apparus comme dans un film de science fiction de série B pour livrer une guerre sans fin contre leurs compatriotes soudanais dont leur seul tort est d’appartenir à un Soudan divisé par les intérêts des superpuissances économiques. En effet, le général El Burhane et son adjoint le général El Hemedti ont déclaré la guerre du contrôle du pouvoir à Khartoum, sans tenir compte des intérêts des soudanais.
Seul compte pour les deux généreux, la conservation du pouvoir d’Etat pour El Burhane et la conquête de celui-ci pour El Hemedti. Aucun des deux généraux ne pense à la préservation du pays, le Soudan ou aux soudanais, qui meurent comme des mouches.
Ils préfèrent bombarder leur pays, les innocentes populations civiles jusqu’à la fin des munitions pour être arrêtés et traînés à la cour pénale internationale (CPI) que de penser à l’arrêt des combats, en vue de préserver la vie de leurs compatriotes soudanais ainsi que les ressortissants des autres pays au Soudan. Aucun de deux généraux ne pense à baisser les bras et accepter un cessez-le feu pour donner la chance de survie aussi bien à leurs soldats qu’à leurs compatriotes.
Le pouvoir, rien que le pouvoir et toujours le pouvoir et les Etats Africains sombrent un à un, glissent et basculent dans la violence par absence de vision politique de leurs dirigeants. L’attitude de certains dirigeants du continent africain est loin d’apporter la paix et la sécurité aux populations, à tel point que beaucoup pensent aujourd’hui qu’un bon dirigeant politique est assimilable à un criminel en puissance.
Et pourtant, le même continent africain avait révélé à toutes les époques des vrais leaders d’envergure mondiale à l’image de Nelson Mandela, celui qui concentre à lui seul, toute l’image du leadership international du 21è siècle. D’autant qu’il a été consacré l’homme politique du 21è siècle.
Selon les spécialistes des relations internationales à l’image de Dr Mohamed Umaté, si le leader et opposant noir sud-africain n’avait une vision politique claire et solide de la vie politique, son pays, l’Afrique du Sud aurait pu disparaitre.
«Si Mandala n’avait pas mis l’existence de l’Afrique du Sud en avant, l’État Arc-en-ciel aura été un chaos. Les Sud-Africains ont pu dialoguer, malgré leurs différends», dixit Dr Mohamed Umaté. La vie politique ne peut uniquement se justifier éternellement que par les conflits.
En Afrique, on a tendance à réduire la vie politique à la géopolitique des conflits liés à la conservation du pouvoir ou sa reconquête.
Les guerres se délocalisent en Afrique et les « dirigent » regardent !
On aura tout vu et tout vécu en Afrique. Pendant longtemps, des dirigeants du contient africain ont tenté en vain, d’importer des formules du développement et ils ont conduit leurs pays finalement dans une situation de chaos sociopolitique et économique que l’on désigne par des termes tolérés par la communauté internationale sous l’appellation de ‘’pays sous-développés ou des pays en voie de développement’’.
Si les conflits au Congo, en Ethiopie, au Libéria, en Côte d’Ivoire, au Zimbawé, au Rwanda (…) n’avaient pas suffi aux africains pour comprendre la géopolitique, il est aujourd’hui temps avec la guerre sans arrêt au Soudan de sortir de leur profond sommeil et prendre conscience du grand danger qui guète le continent aux pyramides des pharaons : Khéops, les Ramsès, Amasis, Thoutmosis, Toutankhamon etc. Le Soudan s’enlise aujourd’hui dans une guerre des bêtes, pendant que les populations civiles ou militaires ne savent plus à quel saint se vouer.
Pas d’eau, pas d’électricité, pas de nourriture, les populations soudanaises et les autres ressortissants africains (exceptionnellement) sont en perdition. La violence est à son comble et la souffrance indescriptible, à travers ce beau pays, où des puissances reines avaient pourtant construit une terre de paix, de bien vivre, ouverte sur le monde entier par l’attraction qu’exerçait son art, son architecture et son esthétique sociopolitique que les généraux el Burhane et El Hemedti ont décidé d’en faire table rase et d’y mettre à feu et à sang.
Sans doute, ce sont les conflits internationaux qui se délocalisent en terre africaine, sous le regard impuissant voire complice de certains dirigeants africains. La CEDEAO, la CEAC, l’Afrique australe ou encore l’Afrique du Nord (Maghreb) devrait lever un puissant contingent à la hauteur des hostilités provoquées sur le terrain pour stopper net cette sale guerre entre frères soudanais, qui n’a fait que trop duré.
MOUSSA NAGANOU