La médiation africaine entre la Russie et l’Ukraine a échoué. C’est le moindre qu’on puisse dire et l’éléphant africain a accouché d’une souris entre Kiev, la capitale ukrainienne et Moscou, celle russe, où l’offre des 4 des 7 Chefs d’Etat Africains et leurs délégations ont séjourné.
La médiation africaine entre la Russie et l’Ukraine s’est heurtée à la demande de retrait des soldats russes dans les positions Ukrainiennes. L’Afrique a décidé de ne plus être en marge de ce conflit qui en réalité impacte durablement et négativement le quotidien de ses populations dont le destin au plan alimentaire est désormais lié aux deux belligérants que sont la Russie et l’Ukraine.
Le monde espérait peu de cette démarche, tant la voix de l’Afrique compte moins dans le concert des nations. Aussi, faut-il s’interroger sur les bénéfices indirects de l’initiative à l’africaine ?
En premier lieu, elle servira à renégocier l’approvisionnement des « grains » en provenance des deux pays, afin d’éviter une crise alimentaire au continent africain pour ainsi calmer les ardeurs des revendications populaires, véritables bombes à retardement pouvant emporter à tout moment un gouvernement en Afrique, soit par un coup d’Etat ou par une insurrection populaire manigancée. La politique du vendre sera donc au cœur des négociations, afin de bénéficier de la clémence des deux Chefs de guerre, de l’autre bout du monde.
Macky Sall, le président sénégalais avait déjà devancé ses paires africains, en allant négocier des faveurs auprès de Moscou pour que le continent africain soit épargné de la rupture de céréales, ce qui lui a déjà valu des critiques acerbes de la part de bon nombre d’africains qui déplorent qu’un continent aussi nanti en ressources naturelles ne puisse pas nourrir ses populations, depuis plus de 60 ans d’indépendance. L’autre bénéfice que pourrait tirer les présidents Africains de cette négociation, c’est de jouer aux avocats par la possibilité d’une levée temporaire du mandat d’arrêt international de la CPI contre le président russe Vladimir Poutine attendu des pieds fermes au prochain sommet des BRIS.
Ce succès impactera à coup sûr l’évolution du traitement accordé à la question de l’approvisionnement des grains, en provenance de la Russie. La rupture avec la politique de la chaise vide, similaire à celle de l’Autriche ou des Chefs d’Etat Africains vient ainsi de démontrer ses limites face à la crise Russo-ukrainienne devenue de ce fait, une affaire mondiale, où chacun doit jouer sa partition.
MOUSSA NAGANOU