les révélations sur la Françafrique !
Robert Bourgi, un avocat franco-libanais, conseil politique du
gouvernement français, spécialiste des affaires africaines et lobbyiste de
la françafrique, nous apporte un précieux témoignage qui conforte notre
thèse sur les rapports, d’une part, entre la France avec ses anciennes
colonies d’Afrique en particulier et d’autre part, entre les pays
occidentaux avec les pays africains, en général.
Robert Bourgi, dans une interview accordée à la télévision France 24
reconnaît que Laurent Bagbo avait remporté les élections présidentielles
en Côte-d’Ivoire contre Allassane Ouattara, en 2010, la cour
constitutionnelle ivoirienne l’avait déclaré vainqueur des élections.
De même au Gabon, Jean Ping avait remporté les élections contre Ali
Bango en 2009, mais la France avait décidé autrement.
À l’occasion de la proclamation des résultats des élections
présidentielles en Côte-d’Ivoire, le président français en exercice,
Nicolas Sarkozy, avait demandé à Robert Bourgi de convaincre son ami
Laurent Bagbo de renoncer au pouvoir en Côte-d’Ivoire en contrepartie, il
aurait un statut d’ancien Chef d’Etat, avec un salaire mensuel de 30
millions de francs CFA, des voitures officiels, des gardes corps, comme
il est historien, il lui serait trouvé une chaire pour ses activités
académiques dans le monde.
Lorsque Laurent Bagbo avait refusé l’offre du président Nicolas Sarkozy,
ce dernier avait organisé sa déportation à la cour pénale internationale
de justice de la Haye où il avait passé dix ans avant de bénéficier d’un
non-lieu. Qui a dit que la cour pénale internationale de justice est une
cour impartiale ?
Au Gabon aussi la France avait déclaré Ali Bango président de la
République contre la volonté du peuple souverain du Gabon qui avait élu
Jean Ping président de la République du Gabon. C’est un officiel
français, Robert Bourgi qui exprime avec regret dit-il, les complots contre
la démocratie ourdis par la France en Afrique.
Ce poignant témoignage prouve s’il en est besoin que la démocratie telle
qu’elle est pratiquée et soutenue en Afrique par les puissances
mondiales néo-colonisatrices et néo-impérialistes est une démocratie
tropicalisée, une démocratie de façade, une démocratie de braquages
d’urnes, une démocratie de falsifications des résultats issus des urnes
au service des intérêts extérieurs à l’Afrique. Nous l’avons toujours
dénoncé, c’est pourquoi nous soutenons les refondations des
Républiques bananières africaines en vue de la création de la
confédération des États africains puis tendre vers la fédération des États
africains, enfin parvenir à la réalisation des États-Unis d’Afrique, vieux
rêves des pères fondateurs de l’Union Africaine.
Une transformation des mentalités des acteurs politiques africains est
plus que nécessaire en vue de bien défendre une véritable gouvernance
démocratique et économique, conformément aux valeurs socio-
culturelles africaines. La France devrait comprendre que le monde est
aujourd’hui multipolaire, l’Afrique a évolué, plus rien ne se fera comme
avant, la jeune génération montante des panafricanistes africains
patriotes ne se laissera plus faire, elle tient à la conquête de la
souveraineté monétaire et économique de l’Afrique, c’est un combat
irréversible, on ne peut pas arrêter le courant de l’histoire.
Au-delà du crime économique, des pillages des richesses africaines, la
France et les pays occidentaux ont commis aussi des dénis de justice,
des dénis de la démocratie en Afrique, une plainte en bonne et due
forme devrait être déposée au conseil de sécurité des Nations-Unies
avec à l’appui de cet important témoignage de Robert Bourgi pour
montrer au monde l’hypocrisie du monde occidental. La confédération de
l’Alliance des États du Sahel est un échantillon, un embryon, s’il est bien
géré, bien entretenu avec beaucoup de sérieux, pourrait tendre bel et
bien vers les États-Unis d’Afrique.
C’est l’Afrique qui gagne !
ISSSOUFOU BOUBACAR KADO MAGAGI