Nous vous conduisons droit aujourd’hui à la découverte du «panafricanisme» certainement «frelaté» avec Dr Muhammed Umaté, spécialistes des relations internationales. D’autant qu’il a longtemps été utilisé pour manipuler, pour soutenir les putschs et installer des militaires au pouvoir avant de souffrir maintenant du manque de consistance.
C’est «un véritable chantage esthétique et médiatique», qui est organisé aussi bien contre les pouvoirs publics que contre les citoyens, selon Dr Muhammed Umaté. Il explique que cela est bien en passe de « changer le raisonnement des citoyens des pays, autrefois colonies françaises », du fait de son impact négatif.
Dr Muhammed Umaté démontre que ce « panafricanisme » d’un genre nouveau a atteint ses limites et en appelle à un leadership plus affirmé des dirigeants africains visionnaires pour expérimenter le fédéralisme comme doctrine politique pour couper l’herbe aux pieds des « panafricanistes frelatés », qui s’écarte d’avec celui des pères fondateurs et va à la dérive. Les pères fondateurs du panafricanisme étaient préoccupés par le développement du continent africain que d’engendrer des conflits.
L’intelligence et le travail étaient d’abord les caractéristiques des pères fondateurs du panafricanisme, qui en appelaient aux valeurs partagées de l’union, de la solidarité ou de la synergie d’action à l’échelle continentale.
Comment expliquer qu’aujourd’hui encore en Afrique que la boussole de référence soit perdue ?
C’est certainement la tentative de récupérer le panafricanisme authentique dans les manifestations populistes, dans les rues des villes et par les manipulations des foules d’un nouveau genre, en vue de diviser pour mieux exister que cela est arrivé. L’absence du terrain et surtout le silence des acteurs authentiques font que le vrai panafricanisme s’éloigne de plus en plus de l’Afrique et laisse place à des opportunistes, qui s’autoproclament bruyamment «Panafricanistes ». Lire aussi Quand le panafricanisme hante les putschistes, le fédéralisme devient une priorité absolue….
Ces nouveaux citoyens africains se donnent une paternité panafricaniste, de relayer les pères fondateurs, en reliant leurs actions directement à celles des pères fondateurs du véritable panafricanisme comme Kwameh Nkrumah, Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi, etc. Ils s’arrogent toute la virginité au sujet de la corruption et du néocolonialisme.
Naturellement belliqueux
Ces nouveaux panafricanistes adoptent une position manichéenne de la coopération avec l’Occident. Malheureusement, cela les place dans une attitude extrémiste et donc belliqueuse voire complexée.
Ce qui justifie largement leur état d’esprit totalement marqué par un terrorisme idéologique. Pour eux, ‘’l’on doit être avec les blancs ou contre’’, il n’y’a pas de position médiane ou intermédiaire, alors même qu’ils baignent dans une contradiction flagrante voire scandaleuse.
Les russes sont des blancs, des rouges, des jaunes ou des noirs ? Voilà que nos nouveaux panafricanistes tombent dans le racisme sans s’en rendre compte par aveuglement, par obscurantisme et par extrémisme pour le moins violent. Les nouveaux « panafricanistes » africains sont irréductibles. Ils se nourrissent des préjugés et abreuvent les autres de sentiment de haine.
Mode opératoire
Endossant le vocable d’activistes, ils sont acteurs de la société civile et cachent toujours leur proximité avec les partis politiques, malgré les ramifications illimitées de leurs relations dans le monde. Dans les rencontres, ils sont toujours inconciliables avec un verbe acerbe voire insultant et incapables de défendre le moindre argumentaire logique, de bout en bout.
Ils sont très réfractaires aux débats d’idées. Ils sont très présents dans le numérique avec un usage excessif des réseaux sociaux que sur tout autre espace public, où ils distillent leur haine en boucle et en longueur de journées.
Ils sont sans concession aucune. Ils sont toujours en campagne avec une position effrénée de propagande. Ils en appellent sans ambages aux putschs dans tous les pays africains et sont les premiers à se retrouver par opportunisme dans les rues lors des premiers coups de feu entendus et assimilables aux actions militaires de putsch, tentative ou pas.
Pour le spécialiste africain des relations internationales, Dr Muhammed Umaté, ils sont capables de concevoir toute forme de falsification d’images et les partager pour servir la cause de leur engagement. Peu importe pour eux les conséquences. Sans éthique et nulle déontologie, tout celui, qui est différent d’eux passe pour être un ennemi.
«Circulent parfois des images falsifiées des ‘’Français’’ livrant des armes et des camions chargées des plaquettes d’or pur dans des déserts. On pourrait se demander comment s’est réalisée la transformation des grains d’or en plaquettes ou barres d’or en plein désert.
Ces putschistes n’hésitent pas à faire croire aux populations que l’origine de leur mal est ancrée dans la néo-colonisation que mène la France. Autrement dit, si le gouvernent se débarrassait de Paris, tous les problèmes, y inclus le terrorisme djihadiste, que connait le pays vont s’évaporer.
Ce chantage esthétique et médiatique a changé le raisonnement des citoyens des pays, autrefois colonies françaises. Presque tout citoyen de ces États rêve d’un coup d’État et la fin des relations diplomatiques d’avec la France.
La France, comme tous les anciens impérialistes européens, a sa part de responsabilité dans le sous-développement des pays africains, mais une introspection des leaders politiques pourrait changer les choses. Les leaders de trois pays voisins et autrefois faisant partie de l’Empire Français de l’Afrique Occidentale se sentent unis dans leur lutte contre le néocolonialisme. Ils veulent former une fédération et devenir une référence », commente Dr Mohammed Umaté.
MOUSSA NAGANOU
Sécurité : Quand le voisin nous contamine !
Le maillon faible qui fragilise toute la zone du G5 Sahel (devenue G4) est notre voisin de l’Ouest et ce, malgré la présence de la force Wagner « W » et la demande faite à toutes les forces étrangères qu’ils présentaient comme étant responsable de l’insécurité et de quitter leur territoire. Les dernières attaques dans la zone de Banibangou et au Burkina ont été perpétrées par des éléments venus du même voisin commun.
Que nos populistes nigériens, qui sont présents au rebond après chaque attaque de nos forces de défense et de sécurité (FDS) aient l’honnêteté de reconnaître l’origine de cette insécurité et la défaillance de ceux qui ne cessent de clamer haut et fort la montée en « puissance » de leur armée.
IBRAHIM A DIORI