Emmanuel Macron, tel un « père aimant » visiblement fâché, à la différence d’un « père fouettard », retire tout de même avec beaucoup de condescendance, beaucoup de paternalisme la couverture « d’honneur et de dignité » sur ses protégés Chefs d’Etat élus africains du Tchad, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, au Benin ou du Gabon, où l’armée française d’occasion s’y trouve installée depuis plusieurs décennies pour assumer certainement une position géopolitique. Le père Macron est certes en colère, mais n’entend guère fouetter, il gronde, grommèle et dénonce par « gentillesse » l’ingratitude des Chefs d’État envers lui, qui risquent aussi gros maintenant pour avoir menti à leurs peuples, des mensonges au goût réellement des trahisons.
« Ré-articulation de l’armée française », enfin Macron passe à l’explication de texte !
C’est désormais bien clair comme de l’eau de roche, « la ré-articulation de l’armée française en Afrique » signifie tout simplement un redéploiement stratégique à travers tout le continent pour mieux l’occuper, le cerner afin qu’il ne puisse échapper à la métropole ou basculer dans l’escarcelle de la Russie, tout comme de la Chine et donc de maintenir ses positions socio-économiques et politiques, qu’il pleuve ou qu’il neige sous le giron de la France coloniale. Macron en veut pour preuve, sa gentillesse personnelle, en tant que « père aimant tous ses enfants chouchous » et c’est exactement dans l’extension de sa bienveillance qu’il laissa la primauté d’annoncer le « non départ » de ses soldats d’occupation à ses « roitelets, pardon, à ses valets locaux, non, à ses sous-préfets locaux, dis donc, aux Chefs d’États dits élus, à sa solde, totalement acquis à sa cause », d’affirmer ce gros mensonge du départ de l’armée africaine de leurs sols à leurs peuples, alors même que c’est le contraire, pile, qui est vrai.
La violence verbale de Macron provoque coup un tôlé dans les capitales Africaines !
En prétendant laisser la primauté à « ses protégés Chefs d’Etat africains » d’annoncer eux-mêmes le mensonge du départ de l’armée française dans leurs pays, alors qu’il s’agit à la fois d’un « redéploiement stratégique et tactique » pour mieux justifier des positions déjà inconfortables et tenter d’asseoir une légitimité solidaire au maire, les proches des dirigeants africains élus aux forceps montent bruyamment au créneau. À Dakar ou à Ndjamena, les répliques ont été immédiates, rapides et promptes à la quête d’une efficacité communicationnelle, à toutes épreuves.
À Abidjan, où le mensonge est encore plus grossier, les communicants du président Ouattara à l’affût pour son 4e mandat sont terrés dans un silence assourdissant et soupirant de détresse communicationnelle, d’autant plus que c’est avec le 43e Bima de Côte d’Ivoire que la France expérimente même le redéploiement stratégique par une rétrocession du camp de Port Bouet au pays d’accueil afin que les soldats soient affectés, répartis et dissimulés dans les autres camps ivoiriens comme au Benin, au Gabon ou Sénégal. D’aucuns affirment même que les soldats français se déguiseront en humanitaires pour servir la cause de Paris à travers des ONGs et associations de développement pour se rapprocher des populations locales pour être plus efficaces.
Macron déplore tout de même l’ingratitude de ses « protégés » !
Bien qu’étant sous ses bottes, pour avoir contribué activement à leurs élections puis à leurs installations dans les fauteuils présidentiels en Afrique, les Chefs d’Etat africains régnant sous le couvert de la démocratie ont été ingrats envers leur mentor, Emmanuel Macron. Ils ont certainement oublié de dire « merci », précise Macron, parce que « sans notre intervention militaire et politique, aucun président ne sera à la tête d’un pays souverain », a lapidairement cramé le président français Emmanuel Macron devant tous les diplomates de l’hexagone réunis à Paris pour la circonstance.
C’est donc une présence SOFT de l’armée française en Afrique que les présidents africains élus ont négocié avec l’Élysée pour vivre mais Macron vient de leur retirer la couverture et les laissant « nus », dans leurs postures politiques incontournables. Reste à savoir si cette déception suffira aux protégés Chefs d’Etat africains de tenter à s’affranchir de leurs goulots d’étranglements et leurs lots d’humiliations.
MOUSSA NAGANOU