Ce qui se passe actuellement au Sénégal doit interpeller la conscience de tous les démocrates sincères, de tous les intellectuels africains et de toutes les élites africaines. La démocratie en Afrique est menacée par les cols blancs, les civils de services des maisons et non les militaires.
Le protocole d’accord additionnel de la CEDEAO sur la bonne gouvernance accepté par tous les pays membres, stipule que chaque Chef d’État, président de la République en exercice, d’un pays membre ne peut excéder deux mandats électifs à la tête de son pays.
Souvenez-vous de ce qui s’était passé en République de la Guinée-Conakry, en République de la Côte-d’Ivoire, en République du Togo, tous ces trois Chefs d’État, présidents en exercice, ont brigué plus de deux mandats à la tête de leurs pays. En Guinée Conakry, l’armée a été contrainte d’arbitrer suite aux émeutes qui ont suivies le 3ème mandat du président Alpha Condé.
En Côte-d’Ivoire et au Togo, la grande puissance mondiale ex colonisatrice n’a rien dit parce qu’elle trouve son compte. Au Niger, suite à la prolongation de deux mandats pour une période de trois ans, approuvé par référendum populaire, comme les puissances ex colonisatrices ne trouvaient pas leur compte avec le président de la République Mamadou TANDJA, jugé très patriote, elles ont aidé leurs chevaux de Troie à reverser le régime de Mamadou TANDJA par un coup d’État militaire en plein midi. Personne n’a dénoncé avec vigueur le changement anticonstitutionnel du régime. Ils ont tous applaudi.
Au Mali et au Burkina Faso, les forces armées nationales de deux pays respectifs ont opéré un changement approuvé largement par les peuples souverains. Comme elles n’étaient pas initiatrices des dits changements anticonstitutionnels, elles combattent actuellement par tous les moyens les régimes de transition démocratiques dirigés par des jeunes militaires panafricanistes, progressistes et patriotes.
Au Tchad, il y a eu changement anticonstitutionnel avec mort du président de la République, le maréchal Idriss DEBY ITNO, elles se sont précipitées pour acclamer le nouveau régime d’exception. Elles ne sont pas exigeantes sur le délai de la transition démocratique au Tchad, elles sembleraient contrôler la situation sociopolitique, ce qui n’est pas évident. Mais elles contestent les régimes légitimes du Mali et du Burkina Faso.
Voyez ce qui se passe actuellement en république du Sénégal, une parodie de justice a condamné un jeune opposant politique très populaire, dans l’objectif de l’empêcher uniquement d’être candidat aux élections présidentielles, parce qu’ils le soupçonneraient de gagner les dites élections et ne ferait pas leurs affaires. La génération actuelle des dirigeants politiques africains se laisseraient-elle dicter par les grandes puissances ex colonisatrices la conduite à tenir face aux élections générales constitutionnelles pourtant bien encadrées par les lois constitutionnelles.
Les grandes puissances mondiales ex colonisatrices menacent les espaces démocratiques en Afrique en vertu de leurs intérêts sordides. Comme elles ne maîtrisent plus les jeunes militaires africains, devenus très patriotes et panafricanistes, elles ont trouvé des nouveaux stratagèmes qui consisteraient à faire organiser et financer les élections générales constitutionnelles dites démocratiques et s’arranger à faire élire leur candidat à travers les fraudes, les braquages des urnes et autres menaces.
La démocratie est ainsi tropicalisée, par conséquent, il appartient aux forces vives progressistes africaines de bien organiser les ripostes partout où il y aura braquages des urnes, vols des urnes, faute de quoi l’Afrique sera recolonisée avec la complicité de certains africains, larbins, lâches, chevaux de Troie des grandes puissances mondiales ex colonisatrices.
Une bonne gouvernance démocratique et économique est possible en Afrique, tous unis, agissons pour que ça soit ainsi. Les forces vives progressistes africaines se doivent de soutenir la démocratie menacée actuellement au Sénégal. L’Afrique doit s’unir ou périr.
ISSSOUFOU BOUBACAR KADO MAGAGI