C’est, ce dimanche des pâques du 9 Avril 2023 que la médiation internationale pour la paix au Mali a choisi de se réunir à Bamako, en vue de relancer le Processus de dialogue politique autour des Accords d’Alger de 2015, qui ont connu une menace sérieuse ces derniers temps avec une levée de boucliers entre Bamako et Kidal. Parce que depuis la proclamation de l’Etat de l’Azawad et de son indépendance, le 6 Avril 2012 par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) composée (des indépendantistes du MNLA, du haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ainsi que du mouvement arabe de l’Azawad (MAA) d’un côté et de l’autre côté, la plateforme des mouvements d’autodéfense composée des touaregs du GATIA du général Ag Gamou et des mouvements du salut de l’Azawad Daoussak (MSA-D).
Il faut préciser que la proclamation de l’Etat de l’Azawad était intervenue dans un contexte où en quelques mois de combats les villes de Tessalit, d’Aguelok, de Tombouctou et de Gao étaient tombées dans l’escarcelle des groupes armés et Kidal est improvisée capitale de l’Azawad. La médiation internationale, qui reprend dare-dare est en effet composée de l’Algérie voisine du Mali et des représentants de cinq (5) pays membres du conseil de sécurité de l’organisation des Nations Unies (ONU), dont la Chine, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la France et le Royaume-Uni, même si des organisations comme la CEDEAO, l’Union Africaine y avaient apporté leur concours ou encore un pays comme le Niger qui avait joué également un rôle déterminant et souvent à caractère vital pour la paix dans cette sous région.
Bamako et Kidal reçoivent des propositions concrètes
« Des propositions concrètes visant à relancer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation » ont été soumises aux Parties dès le vendredi 7 Avril par la médiation internationale, selon le communiqué officiel rendu public le dimanche, 9 Avril 2023. Ces « propositions concrètes » de sortie de crise sont présentées au gouvernement malien et à la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) conformément au désormais engagement sans plus reculer de la médiation internationale, depuis le 13 Mars dernier.
La médiation internationale se dit d’ores et déjà « convaincue » de la pertinence de ces propositions, d’autant qu’elles tiennent compte absolument « des préoccupations exprimées par les Parties aux Accords » à la suite des différentes consultations menées au Mali et en Algérie. Ces propositions concrètes « sont de nature à renouer la confiance et à favoriser le rétablissement d’un dialogue constructif, sous l’égide du comité de suivi de l’Accord présidé par l’Algérie » voisine.
La médiation internationale, qui entend contenir « le regain actuel de tension entre les Parties », lance un appel pressant à celles-ci de « s’abstenir de tout propos et d’actions susceptibles de compromettre les efforts consentis, en vue de parachever le processus de paix ». Ce qui permettra certainement aux Parties de traduire en « actes concrets leur attachement proclamé à l’Accord, tout en plaçant ainsi l’intérêt de leur pays et du peuple uni au dessus de toutes autres considérations », précise le communiqué du 9 Avril 2023.
La médiation internationale se dit totalement engagée à continuer à accompagner les deux parties et le peuple malien. Elle souhaite au Mali, la réalisation d’une « paix, d’une stabilité et d’une réconciliation durables » et surtout dans un contexte de « respect strict de l’unité, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de leur pays ».
Quelques éléments concrets des propositions soumises à Bamako et à Kidal
De sources concordantes, la reforme de la future armée nationale malienne devrait prendre en compte l’intégration des ex-rebelles, qui viendront rehausser dans un premier temps l’effectif de 13. 000 hommes sur 26. 000 couverts par l’Accord d’Alger. C’est dans cette perspective que la médiation internationale propose à Bamako et à Kidal un engagement sur « l’opération DDR », consistant à procéder au « désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion».
La solution étant issue d’une approche globale, il est prévu un investissement conséquent à travers le «lancement des projets de fonds de développement », ou encore la mise à jour des dispositifs sécuritaires sur l’effectivité d’un « cessez-le-feu » opérationnel et applicable. Récemment, un avion de l’armée malienne a survolé la ville de Kidal, aux mains des ex-rebelles.
Les ex-rebelles ont tout de suite dénoncé une provocation par la voix d’un officiel de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) « une violation du cessez-le feu», Bamako de son côté justifie une opération de sécurisation du pays et du côté la mission de l’ONU au Mali s’inquiète et dénonce le regain de tension sur le terrain. Le survol de la ville de Kidal, (déjà considérée comme la capitale de l’Azawad) est intervenu le 6 Avril, date du 11è anniversaire d’indépendance de l’Azawad.
MOUSSA NAGANOU