Les options du Niger en matière de lutte antiterroriste viennent de trouver un couronnement inattendu à la surprise générale des partisans des discours guerriers et inflammatoires sur les questions de terrorisme ou encore d’extrémisme violent. En effet, les chercheurs très pointus et inspirés de la « Timbuktu institute » de Dakar sur les études stratégiques en matière de gouvernance viennent de conclure un regard de pleine adhésion sur la stratégie antiterroriste holistique du pays de Mohamed Bazoum, en ce qui concerne surtout les déclinaisons pratiques et leurs applications sur la réalité du terrain.
Le chercheur et fondateur du think-thank africain, Timbuktu institute en matière de stratégie de gouvernance, Dr Bakary Sembe a reconnu le réalisme, l’efficacité et l’adaptabilité de l’approche globale, inclusive nigérienne antiterroriste avec les travaux déjà réalisés concrètement par la haute autorité à la consolidation de la paix (HACP). C’est une approche exceptionnellement nigérienne ouvrant la question sécuritaire sur toutes ses dimensions possibles et constitue ainsi une offre à l’effectivité de toutes les voies de solution, notamment en donnant la chance au dialogue de triompher et à la conciliation de se réaliser concrètement.
Les vertus du dialogue conduisent inévitablement aux solutions les plus efficaces et sont celles recherchées en Afrique sous « l’arbre à palabres » par le mécanisme endogène des rencontres des belligérants pour discuter, autant de fois qu’il faut pour parvenir à un état de conciliation à l’africaine. Dr Bakary Sembe regrette que des politiques publiques soient importées en Afrique aujourd’hui encore pour tenter leurs vaines applications.
Il explique que Goudoumaria, le site d’accueil des repentis de la secte terroriste Boko Haram, où ils sont d’abord désintoxiqués, formés et rééduqués en vue d’une réinsertion sociale constitue une grande source d’inspiration pour les chercheurs sérieux voire la référence d’une solution purement endogène aux défis sécuritaires. Dr Bakary Sembe en perçoit un mécanisme très efficace, donnant ainsi la chance à des personnes de retourner dans leur propre société pour contribuer voire participer à sa reconstruction.
Or, les repentis des groupes armés terroristes insérés stratégiquement dans le secteur de sécurité peuvent bien contribuer à la longue à cette lutte antiterroriste, notamment par la révélation des mécanismes des groupes armés non étatiques. Quant à la mission dévolue à la haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) sous la conduite de Mahamadou Abou Tarka, un général de l’armée nigérienne, qui aide à appliquer les approches politiques à la lutte antiterroriste par la recherche et le maintien d’un dialogue constamment ouvert et une main tendue du président de la République à toutes les forces politiques, en vue d’une contribution à la paix, à la sécurité et à la quiétude sociale de toutes les communautés vivant ensemble, à travers le pays.
MOUSSA NAGANOU