En Russie, l’on s’interroge sur l’avenir du groupe privé de mercenaires Wagner et plus particulièrement de son patron Evgueni Prigojine, après la rébellion spectaculaire, bien que de courte durée qui a fait trembler le Kremlin et surtout pour une fois contraint Vladimir Poutine à la négociation. Le Patron de Wagner avait menacé de libérer le peuple russe de l’oligarchie corrompue installée par Vladimir Poutine, en faisant descendre ses 25. 000 soldats sur le Kremlin mais une opération heureusement estompée par l’intervention du président Biélorusse, fidèle allié du Kremlin.
On relève qu’après les négociations assorties de compromis que toutes les poursuites contre le patron de Wagner, Evgueni Prigojine seront abandonnées et aucun de ses soldats ne sera poursuivi, selon le Kremlin, « Personne ne persécutera les combattants, compte tenu de leur mérite au front ukrainien », a assuré Dimitri Petrov. Ces événements ont été considérés comme un coup de poignard pour le Kremlin et surtout à l’endroit de son chef jadis incontesté Vladimir Poutine tombé des nues face à un tel agissement jamais envisagé du fait de sa puissance au sommet de son empire.
Face à cette crise au sein de la nébuleuse Wagner, des interrogations fusent de partout en lien avec l’avenir des partenariats entre certains pays africains qui sous-traitent leur sécurité avec ce groupe privé de mercenaires russes. Hormis, le danger réel de se voir attaquer par ces mêmes mercenaires en cas de divergence, des pays comme le Mali, la Centrafrique prennent le risque de traiter avec une organisation qui pourrait être dissoute à tout moment par Vladimir Poutine.
Aujourd’hui, décapité Wagner court de risque de se voir remanié ou récupéré par une autre organisation suscitée par Poutine afin d’affaiblir sa force de frappe, voire sa capacité de nuisance (Wagner). Les Etats ayant noué des partenariats avec le groupe Wagner feraient donc mieux de songer à une option parallèle, plus crédible et plus sécurisante que de pactiser avec des « bandits », tueurs à gages insensibles aux droits humains.
Bob Lee, chercheur au Foreign Police Research Institute aux États-Unis apprécie les conséquences de cette crise sur l’Afrique en ces termes « Poutine et les services de sécurité essaieront probablement d’affaiblir Wagner ou d’écarter Prigojine » et d’ajouter « les effets les plus importants se feront ressentir au Moyen-Orient et en Afrique, où Wagner est présent ».
ABOUBACAR SOUMAÏLA