L’organisation communautaire régionale Ouest africaine (CEDEAO) est totalement sur la défensive aujourd’hui. En cause, celle-ci court derrière les trois pays membres de la confédération des États du Sahel, à l’anniversaire de l’An 1 de la date annoncée de leur retrait groupé et sans délai le 28 Janvier 2024, mais un retrait que l’organisation régionale Ouest africaine ne voulait pas entendre de ses oreilles et ce, malgré les menaces d’intervention militaire brandie à l’encontre du Niger, quelques jours auparavant.
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO font face aujourd’hui à la réalité ! Parce que les dirigeants de la Confédération du Sahel ont assumé leur responsabilité de l’histoire des grandes mutations actuelles.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger n’avaient pas demandé un délai de 12 mois conformément aux textes de la CEDEAO pour leur retrait groupé mais les dirigeants de celle-ci ont accordé cela aux trois pays membres de la confédération de l’AES afin d’éviter qu’un tel divorce soit consommé. Même au terme des 12 mois réglementaires, la CEDEAO a encore prolongé de 6 mois pour négocier le retour du Burkina Faso, du Mali et du Niger au sein de l’organisation régionale Ouest africaine en perte de vitesse et surtout de crédibilité aux yeux des populations.
Dans l’espoir de la réciprocité !
Aujourd’hui, 29 Janvier 2025, c’est dans l’espoir de l’application du principe de la réciprocité que les dirigeants actuels de la CEDEAO espèrent obtenir un terrain d’entente avec les dirigeants de la Confédération de l’AES. Ainsi les dirigeants de la CEDEAO courent après ceux de la confédération de l’AES pour négocier une sortie moins brutale de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Enfin, la retrait est consommé mais mal digéré par la CEDEAO !
Pour les dirigeants militaires de la confédération de l’AES, leur retrait de la CEDEAO était immédiat, sans délai et sans rancune mais pour le syndicat des Chefs d’Etat se réunissant à Abuja autour du président Bola Ahmed Tinubu, le Burkina Faso, le Mali et le Niger n’avaient pas où aller. Bamako, Niamey et Ouagadougou ont démontré le contraire, d’autant plus que la décision irréversible des Chefs d’Etat du Sahel est sous-tendue par une vision commune, une vision claire et bien nette du Général Abdourahmane Tiani, du Général Assimi Goïta et du Capitaine Ibrahim Traoré.
La confédération de l’AES, un logo et des nouvelles couleurs !
Depuis la veille de l’An 1 du retrait groupé de la CEDEAO, les trois pays ont fait connaître leur nouveau logo, annoncé un nouveau passeport, une nouvelle force unifiée antiterroriste, une banque commune d’investissement pour renforcer leur capacité financière et stabiliser l’éventuelle monnaie unique et la concrétisation des unités conjointes de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée (CTO). La confédération des États du Sahel a décliné un cadre juridique et institutionnel pour l’émergence d’un nouvel espace géopolitique et économique commun pour constituer un nouvel horizon, un nouvel espoir socio-économique, culturel et politique pour le reste du monde.
Le franc CFA survit aux tempêtes géopolitiques et géostratégiques bien que n’étant pas une monnaie !
Les dirigeants militaires de la confédération des États du Sahel agissent et réagissent par leur raison commune de tracer un destin commun, donc ils travaillent par la tête et non par des émotions mal contenues comme c’est le cas chez les dirigeants de la CEDEAO, qui ont menacé sans réfléchir d’attaquer le Niger pour soit disant « rétablir un ordre démocratique désespéré ». C’était sous la fougue d’un Bola Ahmed Tinubu fraîchement élu président du Nigéria et entériné président en exercice de la conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO que tous les autres dirigeants de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine avaient commis l’erreur fatale de décider d’une intervention militaire armée contre le Niger, un État membre fondateur.
Parce qu’ils agissent à raison, les dirigeants de la Confédération des Etats du Sahel ont conservé leurs relations économiques, commerciaux et d’affaires au quotidien avec les pays les plus mal propres avec lesquels ils ont en commun le franc CFA. Les trois pays de la confédération du Sahel conservent ainsi leurs liens économiques et monétaires au sein de l’union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) pour intelligemment préserver leurs intérêts socio-économiques et commerciaux avec le Benin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, puisque le Togo lui avait su se démarquer de la « folie » dévastatrice des autres dirigeants au sein de la CEDEAO.
Déjà avec le Ghana, le Libéria, la sierra-Léone, le Nigeria et la Guinée-Bissau, les intérêts étaient nettement cultivés en dehors du franc CFA qui loin d’être une monnaie n’est rien d’autre qu’un outil d’exploitation des ressources économiques, minières, pétrolières et financières des colonies françaises d’Afrique. Les dirigeants de la Confédération de l’AES sont les premiers à annoncer que leur organisation trace un espace géopolitique et économique sans visas et ceux de la CEDEAO courent derrière eux maintenant à la quête d’une réciprocité pour calmer les préoccupations de leurs ressortissants.
Le franc CFA est-ce une monnaie ?
Le franc CFA est un instrument colonial de domination économique permettant de traire les anciennes colonies françaises d’Afrique à volonté et à satiété. Un instrument créé en Décembre 1945 par la France et mis à la disposition des colonies françaises d’Afrique pour pomper à profusion leurs biens économiques et autres richesses de l’Afrique.
Pour les panafricanistes africains, le franc CFA n’est pas une monnaie et ne répond à aucun critère d’une monnaie. D’autant plus que cet outil n’est reconnu dans une aucune banque internationale en dehors de l’espace de l’union économique et monétaire Ouest africaine.
Pire, il y a au moins trois types de francs CFA en vigueur sous forme de monnaie en Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est mais non interchangeables entre eux. Ils sont cloisonnés entre eux pour ne pas faciliter les échanges commerciaux, économiques et financières entre les États concernés.
Loin d’être une monnaie nationale, régionale ou continentale malgré son usage commercial important et les espaces économiques concernés, le franc CFA n’est pas une monnaie de ses utilisateurs mais un outil de domination imposé par la France à ses colonies africaines. Les trois pays membres de la confédération de l’AES sont conscients que la France n’a jamais eu d’amis dans le monde au cours de toute l’histoire de son expansion impérialiste mais que des intérêts !
MOUSSA NAGANOU
(Mouryyaniger.com )