Ça ne va pas bien au sein de l’Union des Syndicats Progressistes des Travailleurs (USPT). Dans une déclaration rendue publique ce week-end, plusieurs syndicats affiliés de cette centrale des travailleurs disent se désengager du ‘’jusqu’auboutisme’’ dans lequel s’est engagée leur structure.
Les syndicats affiliés à l’USPT signataires de cette déclaration demandent à leur centrale d’abandonner tout ‘’jusqu’auboutisme’’ et de revenir à la table des négociations. Sans pour autant la nommer, ils saluent la position de la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) qui, le 23 janvier dernier, a acté, avec le Gouvernement, un protocole d’accords et la mise en place d’un comité de suivi desdits accords. Aussi, disent-ils vouloir se démarquer d’un agenda caché qui n’a rien à voir avec les préoccupations des travailleurs de certaines organisations syndicales.
En termes plus simples, il s’agit d’un appel du pied de ces affiliés à l’endroit de leur centrale à quitter la position rigide et ambiguë de l’Unité d’Actions Syndicales du Niger (UAS Niger) pour rejoindre celle modérée et claire de la CDTN.
Membre de l’UAS Niger qui regroupe une coalition d’organisations de travailleurs constituée en février 2023, l’USPT appartient à la famille ITN (Intersyndicale des Travailleurs du Niger) qui compte 4 des 5 principales centrales syndicales du pays.
En janvier 2023, l’ITN avait lancé une grève de 48 heures avant d’étendre, en février dernier, son mouvement à d’autres organisations de travailleurs, notamment celles du secteur de transports constituant ainsi un large mouvement sous l’appellation de l’UAS Niger. Malheureusement, la grève lancée par cette large coalition en février n’a pas pu mobiliser que celle de l’ITN du mois précédent.
Chez de nombreux observateurs, la déclaration des affiliés de l’USPT est perçue comme le signe d’une recomposition du paysage syndical nigérien, qui viendra mettre fin à l’isolement de la CDTN et par conséquent à l’effritement de l’UAS Niger et de l’ITN.
OUMAROU KANE