La France affûte ses armes, en se préparant à faire face à la nouvelle donne mondiale dont elle a été la première à ressentir les effets néfastes par l’entremise de l’offensive Russe au Mali et au Burkina Faso. La France, l’ancien colonisateur du Mali et du Burkina Faso tombait des nues face à l’humiliation que ces pays lui ont infligée, en déclarant personae non grata ses soldats.
L’ensemble des incriminations des putschistes étaient dirigées essentiellement contre la France. La coopération franco-africaine était clouée au pilori par de nombreux discours qui établissent un bilan négatif en défaveur de la France qui n’aurait pas permis à ses anciennes colonies de prendre leur envol, bien au contraire elle est accusée d’avoir entretenu dans ces pays une dépendance, engendrant ainsi une paupérisation avancée des masses.
L’offensive Russe qui traine aujourd’hui dans son sillage un discours axé sur une coopération gagnant-gagnant a fini par gagner le cœur de nombreux africains qui désormais clament haut et fort leur profond désir de s’allier à d’autres partenaires dont le plus en vue est la Russie. Face à un tel contexte de dégradation continue de son image auprès de nombreux africains, Paris loin de se recroqueviller sur sa position désormais frappée d’obsolescence décide enfin d’offrir aux pays africains en particulier un partenariat financier qui tienne compte de leurs intérêts en favorisant ainsi le Co-développement.
C’est dans cette lancée que la France organise un sommet pour un Nouveau Pacte Financier. Ce sommet vise à jeter les nouvelles bases d’un nouveau système financier pour relever les défis mondiaux restés persistants, malgré les interventions des systèmes financiers traditionnels dont notamment le FMI et la Banque mondiale fortement contestés aujourd’hui par de nombreux pays du Sud.
Il faut impérativement procéder à des réformes profondes au plan mondial, si l’on veut que l’injustice recule et surtout si l’on ne veut pas faire le lit aux autres pays partenaires dont l’offre paraît plus alléchante pour des pays africains. À ce titre, la Russie demeure le concurrent le plus en vue pour le « débauchage financier» au moyen des Roubles sonnants, clinquants et trébuchants au sein du club des pays amis de la France.
Les discours creux, soutenus par la langue de bois ne feront plus long feu face aux exigences de nouvelles générations très imprégnées des réalités géopolitiques d’un monde en pleine mutation. Des présidents philosophes et pragmatiques comme Mohamed Bazoum ayant des projets de société bancables et inspirés par une vision claire de résorber le chômage de la jeunesse, d’améliorer la qualité de l’éducation, de réaliser des infrastructures socioéconomiques, d’exploiter les ressources pétrolières et minières n’attendront que ce sommet des retombées concrètes au profit de leurs populations.
MOUSSA NAGANOU