Les relations entre la France et le Burkina Faso sont en train de prendre les couleurs sombres comme celles avec le Mali. Les autorités de la transition semblent être dans une posture de défiance à l’endroit de la France, comme le prouve du reste cette exigence de retrait des troupes françaises du territoire burkinabé dans un délai d’un mois à compter du 18 janvier dernier.
L’annonce de la demande du départ des troupes françaises intervient quelques jours après la visite de Madame Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’État auprès de la ministre française des Affaires étrangères, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, du 9 au 10 janvier 2023 au Burkina Faso. Une visite qui fait elle-même suite à la demande adressée par les autorités burkinabés aux autorités françaises afin que celles-ci procèdent au remplacement de l’Ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade.
Les observateurs de la scène diplomatique avaient pensé que la visite de la ministre française avait permis de dissiper les malentendus et ouvrir ainsi la voie à une décrispation depuis l’avènement du Capitaine Traoré au pouvoir. Les derniers développements de la situation concernant les relations entre les deux pays prouvent qu’en lieu et place d’un probable dégel, c’est plutôt une détérioration qui se profile à l’horizon avec peut-être une rupture de relations diplomatiques.
La visite « secrète » du Premier ministre burkinabé en Russie le 7 décembre 2022, par les bonnes grâces d’un Assimi Goita déjà acquis à la cause russe, est probablement passée par là.
On s’achemine donc vraisemblablement vers une arrivée des forces de Wagner de triste réputation, au Burkina Faso dans les jours ou les semaines à venir. Un scénario à la malienne que les autorités françaises craignaient depuis plusieurs mois, mais qui pourrait sonner le glas de l’influence de Paris sur Ouagadougou. C’est le groupe Wagner qui se charge du boulot comme le prouve l’arrivée des hommes de Progojine en Centrafrique et au Mali.
A l’évidence, la France est en train de perdre du terrain dans la sous-région. Le Niger passe pour l’un des pays qui assument sans conflit ses rapports avec la France, malgré la montée au créneau de la nébuleuse pro-russe au sein de la société civile nigérienne.
GARE AMADOU