L’analyse uniquement des faits entrant dans le cadre de l’intelligence
politique en Afrique suffit à comprendre comment le continent (africain)
constitue le principal centre d’intérêt économique de l’Occident, sa vache
laitière ad vitam æternam, tout comme du reste du monde et cela montre
clairement que l’Afrique est au cœur des intérêts économiques du
monde entier. Les faits politiques les plus marquants en Afrique se
manifestent à travers les élections et les coups d’Etat militaires réussis et
ceux-ci faits focalisent les principaux centres d’intérêt visibles des
puissances occidentales, exactement comme le bout d’un iceberg
perceptible de loin et suscitent une sourde confrontation quoique
meurtrière entre l’Occident et les puissances économiques de l’Asie pour
manipuler et manœuvrer diversement l’intérieur du continent Africain.
Ni performance ni résultats des coups d’Etat militaires pour les
populations ne comptent pour l’Occident, encore moins leurs perceptions
des régimes militaires. C’est la sauvegarde des intérêts économiques
occidentaux qui comptent pour la françafrique.
Pour l’Occident, tout passe par le symbole et les africains sont très
sensibles, parce qu’ils s’y sont beaucoup rattachés. Et les occidentaux
trouvent des qualificatifs forts, marquants pour agir là-dessus afin
d’opportuner et d’impressionner les Africains déjà prêts à tout moment, à
exécuter les pas de danse venant de l’Occident pour paraître
immanquablement « civilisés » et à la mode !
Les puissances asiatiques comme la Chine, le Japon, les deux Corée,
l’Inde ou la Russie n’agissent pas en Afrique sous prétexte, en faisant de
la démocratie ou des coups d’Etat militaires des prétextes pour nouer
des relations de coopération ou pour faire de l’ingérence sur le continent
Africain, mais elles s’intéressent à tous les pays Africains, quelle que soit
la nature des régimes politique. Les occidentaux agissent par la même
chose en Afrique dans la pratique, mais choisissent tout de même de
mentir grossièrement dans la théorie, en tentant de mouler et contenir
les pays Africains dits « amis » dans un carcan de camisole de la
violence, au vernis politique estampillé de « démocratie » et ce, pour
juste assurer un contrôle exclusif, durable direct et à distance.
Le contrôle direct des systèmes dits démocratiques en Afrique passe par
des agents des trésors occidentaux, des conseillers techniques dans
divers domaines civils ou/et militaires, la commande à prix exorbitants et
l’installation des systèmes de gestion des ressources économiques et
politiques comme les Finances publiques (la douane, les impôts, la Loi
des Finances, la dette publique, les banques, l’éducation ( tout le
système), la santé (tout le systèmes), l’enseignement supérieur, la
culture ou les arts et les Accords militaires, de défense annexés à ceux
sur les mines et le pétrole. C’est tout cela que les « amis » occidentaux
trouvent insuffisant qu’ils préfèrent envoyer encore des bases militaires
stratégiques sur le continent Africain pour exercer un contrôle direct et
garder une haute main sur le « juteux » continent, sans qu’aucun autre
partenaire des États Africains ne puissent mieux profiter ou s’installer.
Élections et coups d’Etat militaires réussis, les gros prétextes des
occidentaux pour tenter de recoloniser l’Afrique !
Au Gabon, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, Benin, Togo etc.,
juste une idée où les élections tropicalisées sont organisées pour servir
de trompe-l’œil, de vernis démocratique et institutionnel pour exposer ou
projeter sur la scène internationale des hommes politiques africains
comme Alassane Ouattara, Ali Bongo, Félix Tisekhed, Patrice Talon,
bref pour ne rien servir à l’Afrique, d’une part.
D’autre part, il y a les coups d’Etat militaires réussis qui constituent
depuis longtemps en Afrique et dans le reste du monde un mode de
transmission du pouvoir d’État mais au nom de la françafrique, la France
paternaliste a décidé qu’il y ait désormais des « bons ou des mauvais
coups d’Etat militaires réussis sur le continent Africain ». Ainsi du Tchad,
en Guinée-Conakry et au Gabon, c’est le tracé des « bons coups d’Etat
militaires réussis », puisque leurs auteurs gouvernent selon les bonnes
vieilles règles de « l’autodestruction socio-économique des États
Africains » depuis les indépendances proclamées sur papier.
À Libreville, à Ndjamena ou à Conakry, Paris a gardé une haute main
sur la conduite de la politique nationale et ce, malgré les
incompréhensions apparentes, rien n’a jamais changé dans les contrats
lyonnais accordés à Paris à profusion, depuis des siècles.
Ainsi, Mamady Doumbouya, Mahamat Idriss Deby et Brice Oligui
Nguema sont les bons amis de la France et sans que le coup d’Etat ne
serve plus de prétexte pour opposer un regard amer. Tandis que Goita,
Traoré et Tiani ne fument pas de cigare ensemble à l’Élysée avec
Macron, encore moins à Matignon avec Michel Barnier.
Par contre, les pouvoirs militaires installés à Bamako, Niamey ou
Ouagadougou résistent au diktat de Paris et sont qualifiés de « mauvais
coups d’Etat militaires réussis », alors même que c’est la France qui
avait suspendu sa coopération en premier lieu avant de courir après le
Mali, le Burkina Faso et le Niger pour négocier à leur imposer son diktat
habituel en vain. Les trois capitales ont suspendu leur coopération à la
réciprocité diplomatique, mais Goita, Traoré et Tiani ont pris soin de
suspendre également le joug impérialiste des cous de leurs pays, en
dénonçant les Accords militaires, de défense, en faisant partir les soldats
étrangers de leurs pays, des mines et des lois scélérates comme celles
sur la double imposition en matière d’affaires, douanière ou d’entreprises
pour ainsi réaffirmer leur souveraineté nationale.
À cause d’une telle prise de conscience hautement politique des
nouveaux maîtres bien adoubés par leurs différents peuples, la
françafrique est entrée dans tous ses états d’âme et devenue furieuse à
travers le monde pour manifester son amertume et sa colère. Les
officiers supérieurs du Sahel Goita, Traoré et Tiani admirés par leurs
peuples et méprisés par la françafrique pour avoir opté pour un cachet
de libération du continent Africain.
MOUSSA NAGANOU