L’industrialisation de l’Afrique, c’est désormais ça casse et ça passe !
Désormais, les dirigeants du continent africain prennent la mesure de la réalité au quotidien de leurs compatriotes. Plus d’illusion sur la volonté des Chefs d’Etat à vouloir se hisser dignement à la hauteur des exigences de la jeunesse, des femmes, des entrepreneurs, des experts, des intellectuels, des groupes professionnels et des populations, tout simplement.
Face aux affres du changement climatique, du terrorisme, de l’insécurité tout genre, de la pandémie de la Covid19 et aujourd’hui encore des conséquences néfastes sur la vie des populations africaines de la guerre russo-ukrainienne, bien que se déroulant loin jusqu’en Outre Atlantique.
D’autant que le commerce mondial tient tout le monde, mais surtout l’Afrique en respect de ses lois immuables et inviolables. L’Afrique pèse un poids plume de seulement 4% de ce commerce mondial.
Pire encore, même le commerce des africains entre eux ne dépasse guère 17% des affaires. Pas de fluidité, pas de circulation libre du bien commercial entre africain, pas de circulation libre des services, encore moins celle des personnes, comme en témoignent les tracasseries policières entre les frontières des pays du même continent.
L’Afrique, c’est donc maintenant ou jamais.
Ainsi les dirigeants africains sortis de leur torpeur ont finalement compris qu’il faut absolument tracer leur propre voie du développement industriel, en répondant surtout aux exigences de survie de leurs populations en cassant, brisant et levant les barrières douanières à plus de 90%, en vue notamment de laisser circuler librement les biens, les services et les personnes afin de favoriser l’émergence rapide d’une industrie des produits manufacturés.
Ce qui concoure également à réhabiliter le peuple africain, à remettre le pouvoir au centre de celui-ci, afin de gouverner plus légitimement.
Donc, une difficulté évidente de réaliser du bénéfice dans ces conditions limitées de commercer et encore moins de générer des emplois à la jeunesse, les bras valides du continent, qui n’attendent que du boulot pour s’en atteler.
Cette réalité, les décideurs africains au plus haut niveau en sont sensibilisés désormais à Niamey. Et seule l’industrialisation peut à même de répondre totalement à de telles exigences socioéconomiques de l’abondante jeunesse du continent, ainsi que ses multiples attentes pour résorber les défis de l’emploi et de la formation.
Et les dirigeants du continent parmi lesquels, l’hôte du double sommet extraordinaire de Niamey, le président Mohamed Bazoum du Niger sait qu’il faut d’ores et déjà se battre pour réussir le pari d’une industrialisation adaptée au contexte africain, une industrialisation à même de répondre aux exigences de formation professionnelle et d’emplois de la jeunesse dont l’âge médian tourne actuellement autour de 20 ans et surtout aux incertitudes, aux instabilités du moment pour ne pas tomber dans l’erreur et de l’imprudence.
Autrement dit, les dirigeants africains n’ont plus droit à l’échec dans la gouvernance, à l’heure de la technologie. Mohamed Bazoum insiste sur les options stratégiques pour mieux assumer le type d’industrialisation à développer pour ne jamais le regretter.
Pour la vision allégorique du processus d’industrialisation de l’Afrique du président Mohamed Bazoum, il faut nécessairement opérer une utilisation efficiente de la jeunesse pour éviter « d’allumer un feu de paille, mais plutôt un feu d’industrialisation qui va durer longtemps. Ce qui passe par le renforcement d’une base industrielle solide pour le commerce et le surtout le commerce manufacturé ».
Dans la foulée, Mohamed Bazoum indique les domaines porteurs de l’industrialisation africaine dans l’immédiat comme « l’eau, l’habitat, de l’énergie, les transports, les communications, la santé, l’éducation et surtout les nouvelles technologies de l’information et où nous pouvons faire certainement un pas de géant», précise-t-il.
« Nous ne devons pas réinventer la roux certes, mais les synergies et les interactions positives », pointe-il, pour booster l’industrialisation de l’Afrique rapidement sont à stimuler, à provoquer par les dirigeants eux-mêmes.
MOUSSA NAGANOU