La question est légitime, d’autant qu’elle correspond à celle de beaucoup de citoyens. Mai il faut le dire, ceux-là sont encore plus révoltés et aussi bien virulents dans le verbe que dans leurs sentiments à l’égard de la seule société nigérienne chargée de la production, de la distribution et de la commercialisation de l’énergie électrique pour l’un des plus vastes pays de la sous région Africaine?
Les villes s’étendent rapidement, les villages accroissent chaque jour et les besoins en éclairage public s’accélèrent à la même vitesse ou presque. La Nigelec est-elle encore capable d’assumer une telle charge?
Les décideurs politiques sont ambitieux et multiplient les investissements dans tous les secteurs, y compris ceux du plus vital éclairage public. Des sources concordantes évoquent les chiffres de plusieurs dizaines de milliards voire de centaines de francs CFA injectés dans le seul secteur de l’électricité.
Ces dix dernières années, plusieurs infrastructures énergétiques ont été développées par les plus hautes autorités politiques à telle enseigne qu’elles sont irréprochables sur ce sujet. La faute de la mauvaise qualité du service public de l’électricité doit donc être pleinement et entièrement assumée par la seule société nigérienne d’électricité du pays, avec des leçons à tirer et une politique à réorienter.
Une diversification, pourquoi pas ?
Les nigériens ont déjà obtenu le plus difficile des plus hautes autorités du pays consistant à avoir une nette vision que l’énergie est le moteur de l’industrialisation et donc du développement socioéconomique du pays. Depuis dix ans, ce sont des milliards qui ont été investis pour élargir l’offre énergétique avec une meilleure disponibilité de service électrique au pays de Mohamed Bazoum.
Le président Bazoum va au-delà, en diversifiant les sources énergétiques, en multipliant les centrales solaires, hydroélectriques et hybrides, à travers le pays, et ce, en vue d’éclairer les populations et libérer les énergies du développement. Kandadji, Gorou Banda, Goudel et la commande auprès de la NEPA au Nigéria sont autant d’investissements pour réaliser l’autonomie énergétique à son pays.
Malgré tout, les périodes de fortes demandes restent chaotiques au Niger et les dégâts sont inestimables. Des commerces, des conserves, des produits pharmaceutiques, des malades dans les hôpitaux, les centres de soins divers souffrent énormément et se plaignent de la seule société d’électricité du pays.
Aussi pour avoir le monopôle dans ce secteur, sa communication est désastreuse. D’autant que ses communiqués laconiques, qui viennent toujours en retard au lieu de donner une explication aux consommateurs pour le soulager un peu, ils éprouvent l’effet contraire, car les contenus mal à propos énervent plutôt les citoyens.
A la lumière de cette petite analyse, il s’avère nécessaire que les plus hautes autorités créent une autre société pouvant suppléer la Nigelec dans la gestion de la disponibilité du service public de l’électricité. Les sanctions sont une conséquence qu’il faut laisser aux décideurs de les envisager de la plus efficace manière pour essuyer convenablement les armes des citoyens.
Il est temps de fermer le seul œil longtemps ouvert sur la concurrence inutilement et de façon contreproductive pour le service public concerné. Il faut ouvrir l’œil sur la recherche de la qualité du service public de l’énergie en explorant également d’autres sources comme l’éolienne, l’hydrogène et le solaire, parce que le Niger est pays de soleil 24H/24.
MOUSSA NAGANOU