Situation dérangeante, voire troublante toujours pour ceux qui refusent de cerner les aspects d’un phénomène ou d’une décision mais préfèrent jeter l’anathème sur ses auteurs. Ce comportement s’applique aussi à la décision du Niger de servir de terre d’accueil aux 8 Rwandais accusés d’avoir pris une part active dans le génocide de ce pays en 1994.
Un génocide qui a ressuscité les sombres heures de l’humanité, qu’on avait crues enterrées définitivement, livrant au monde une des rares barbaries de son histoire. Mais la justice a fini par rattraper quelques génocidaires malgré leur cavale et certainement la protection de quelques alliés qui leur servaient de couverture.
Ayant fini de purger leur peine et acquittés par le tribunal, les 8 Rwandais ont été accueillis au Niger en fin Décembre 2021, grâce aux termes de l’accord conclu le 15 Novembre 2021 entre le Niger et l’ONU au sujet des huit Rwandais acquittés qui vivaient à Arusha, en République-Unie de la Tanzanie. L’accord ainsi signé par le Niger (MTPI) est en fait, un mécanisme qui a fait suite au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) chargé d’exercer un certain nombre de fonctions essentielles qu’assumait auparavant le TPIR.
Le Niger a consenti donc à la faveur de cet accord des efforts à accueillir ces 8 Rwandais, dont l’un âgé de 70 dix ans vient de tirer sa révérence à Niamey. Cependant, l’hospitalité du Niger rencontre des critiques émanant du camp des anciens génocidaires, qui aujourd’hui par la voix de leur avocate, Maître Kadidiatou Hamadou assimile leur cas à une nouvelle détention, voire une seconde prison à Niamey.
L’humanisme a donc prévalu au sein du pouvoir nigérien qui a estimé que lorsqu’on a purgé sa peine, on ne doit plus être considéré comme un pestiféré de la société, mais le statut et le passé de ces 8 Rwandais recommandent qu’ils soient traités différemment, autrement dit comme des êtres humains. Pour le moment, le Niger ne peut pas selon l’accord les laisser partir, sans la disponibilité d’un autre pays imbu d’humanisme comme le pays de Mohamed Bazoum et prêt à les accueillir, mais la réticence pèse encore sur la plupart d’entre eux.
ABOUBACAR SOUMAÏLA