C’est un pavé qui a été jeté dans la marre par Herman Yaméogo, président de l’Union nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD), lors de la cérémonie de présentation de vœux aux militants de son parti le samedi dernier, à Ouagadougou. Selon des propos rapportés par le site « Burkina24.com », l’homme politique burkinabé a carrément alerté sur un possible génocide peulh dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans son pays. Des propos qui font échos à ceux déjà tenus l’année dernière par le Président français Emmanuel Macron.
Après avoir vertement critiqué la gestion du pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré qu’il qualifie d’échec, au point d’avoir, selon lui battu tous les records en la matière, à cause du manque d’expérience, d’un excès d’euphorie et une forte dose d’imprudence, Herman Yameogo s’inquiète de la montée des conflits communautaires et un intégrisme ethnique, qui est selon lui, est source de beaucoup de périls pour le pays.
« L’heure était déjà grave avec les ravages de la guerre terroriste, elle frise désormais une catastrophe fatale avec la décomposition en cours du corpus national à la faveur de ce multi intégrisme pour le moins endossé par une complaisance d’Etat », a-t-il expliqué. L’homme politique va même plus loin : « Au jour d’aujourd’hui, les gens n’osent pas le dire, mais nous avançons vers un génocide. Si aujourd’hui on analyse tous les massacres commis sur toute l’étendue du territoire, les conditions sont réunies pour engager des poursuites pour génocide. Il ne faut pas accepter que le génocide se poursuive avec le massacre des Peulhs », prévient Hermann Yaméogo.
Ces propos font échos à ceux tenus l’année dernière par le Président français Emmanuel Macron qui avait également mis en exergue les risques de génocide contre cette communauté. En effet, le 28 juillet en Guinée Bissau, Emmanuel Macron, qui a les exactions du groupe Wagner dans son collimateur, avait parlé de « violences systématiques visant les populations peules » au Sahel.
Le dirigeant français avait alors fait l’objet de vives critiques sur le continent, certains n’ont pas hésité à l’accuser de tenter de récupérer les tensions communautaires à des fins géostratégiques.
Ces propos d’Herman Yameogo doivent en principe permettre aux autorités du pays des hommes intègres de prendre à bras le corps cette problématique, au lieu de s’adonner à une politique de l’autruche aux répercussions incalculables pour un pays déjà exsangue du fait de l’emprise des groupes terroristes sur une bonne partie du territoire national.
GARE AMADOU