Décidément, les militaires au pouvoir au Burkina Faso et au Mali sont débordés par les attaques tous azimuts des terroristes dont la puissance de feu risque d’aboutir à un embrassement de ces pays. Les dernières semaines ont mis en exergue la capacité de nuisance de ces groupes armés, qui désormais contrôlent des parties importantes des territoires du Mali et du Burkina Faso.
Au Mali, outre la « désobéissance » des groupes armés du Nord et du Centre qui désormais ont maille à partir avec la junte militaire, c’est surtout les terroristes terrés qui refont surface en semant la désolation des populations. Mais, c’est surtout au Burkina Faso que l’ancrage des terroristes s’est révélé de façon plus prononcée.
Pour rappel, le capitaine Ibrahim Traoré dès son accession au pouvoir avait fixé un délai de trois mois pour venir à bout de la menace djihadiste. C’était une décision compréhensible dans la mesure où l’argument de taille, qui avait servi de motivation à ce coup d’État au pays des hommes intègres était l’incompétence de la junte militaire sous le colonel Damiba à assurer la sécurité des populations.
Aussi, c’est suite à l’attaque terroriste qui a causé la mort à 57 gendarmes, à Inata que la goutte d’eau a fait déborder le vase, emportant le colonel Damiba et ses camarades dans la poubelle de l’histoire. Pour éradiquer le terrorisme, le capitaine Ibrahim Traoré a certes procédé à une refonte de la stratégie sécuritaire du pays, par le recrutement notamment des VDP et le départ de la Force Sabre espérant faire occuper le terrain par ces nouveaux soldats. Mais suite aux combats intenses, qui ont opposé les soldats burkinabè aux terroristes à Oursi et Deou, dans la province de l’Oudalan que 51 soldats ont trouvé la mort ce vendredi 17 février 2023, dans la région du Sahel.
Ce bilan communiqué par l’état-major des armés burkinabè reste provisoire et fait aussi état d’environ 160 terroristes neutralisés. Cette hécatombe interroge les burkinabè et au-delà sur la réelle capacité de la junte militaire tapie à Ouagadougou à être à la hauteur de sa mission.
Cette préoccupation est reprise par nos confrères du quotidien « L’Observateur Paalga » en des termes plus alarmants « pour être lourd, il l’est à n’en pas douter. Qui plus est, il n’est pas encore définitif, pointe le journal, et il faut craindre qu’on se rapproche du décompte final de 70 à 80 martyrs, un décompte avancé dès le week-end par certaines sources. C’est lourd. C’est la première hécatombe enregistrée par nos Forces de défense et de sécurité depuis l’avènement du MPSRII, qui a emmené le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir et dont c’est la première vraie épreuve militaire en tant que chef suprême des armées ».
Visiblement, les putschistes n’arrivent pas à cerner la menace terroriste, qui comme l’hydre aux mille têtes, fait toujours repousser une tête dès qu’on en coupe une. Contenir une telle menace, sans la coopération et la solidarité des autres partenaires et États voisins est un leurre, qui ne finit pas d’engendrer des désillusions au sein des populations censées être protégées.
Donc, il faut bien que ces capitaines et colonels se réveillent et sortent de leur léthargie pour reconquérir leurs territoires et assurer la sécurité aux populations conformément à leurs propres engagements.
ABOUBACAR SOUMAÏLA