Visiblement le capitaine Ibrahim Traoré et sa troupe ont maille à partir avec les médias indépendants, depuis l’avènement de la nouvelle transition qui peine à libérer le pays des terroristes. Déjà en décembre 2022, les autorités de Ouagadougou avaient suspendu la diffusion de Radio France Internationale (RFI), l’accusant d’avoir relayé « un message d’intimidation » attribué à un chef terroriste.
C’est au tour de France 24 de connaître le même sort que RFI. Le péché originel commis par France 24, est d’avoir accordé une interview à Abou Oubeïda Youssef Al-Annabi, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
A ce titre, un communiqué signé du porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouedraogo justifie la décision des autorités militaires burkinabè « en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso ». Il est important de souligner que la presse locale est également dans le collimateur de la junte militaire Burkinabè qui lui impose une pensée unique, au risque de se voir porter la robe de traitre de la patrie.
Nos confrères burkinabè de la Radio Omega ont décrié l’attitude répressive des autorités Burkinabè à l’égard de tout discours qui ne cadre pas avec celui du chef. Faute de recouvrer l’intégrité du territoire, très chère aux burkinabè, la junte militaire a trouvé en ces médias de parfaits boucs émissaires, pour servir de diversion, au lieu de résoudre le problème du terrorisme au Faso.
ABOUBACAR SOUMAÏLA