Au regard des propos tenus par le Premier ministre Burkinabè, les autorités vont initier une réforme profonde de la loi fondamentale, une véritable « refondation » de la République qui devra se débarrasser de tout modèle de pensée importé de l’Occident et sortir de la colonisation des valeurs, car selon lui le pays devra se doter « d’une Constitution qui soit le reflet des aspirations de la population » et d’ajouter « nul ne peut réellement s’émanciper à partir des valeurs et des références d’autrui. Le mimétisme constitutionnel a pour corollaire non seulement le déficit démocratique, mais aussi le mimétisme de gouvernance qui entraîne un dysfonctionnement entre le peuple et son administration. Le tout constituant un incubateur de troubles sociaux ».
Le passage du flambeau aux civils est conditionné par une nette amélioration de la situation sécuritaire, la durée de la transition lui est fatalement tributaire et plonge dans l’incertitude de ce fait tous les démocrates soucieux de voir le Burkina Faso renouer avec l’organisation des élections démocratiques et devront vite se désillusionner. Car cette fois-ci nanti de plus d’expériences, le capitaine Traoré ne se risquera pas à fixer des délais au risque de se couvrir encore de ridicules. On assiste ici à une véritable révolution burkinabè qui portera les marques du capitaine Ibrahim Traoré qui tente de ressusciter l’époque de la révolution sankariste tant souhaitée par la Rue de Ouaga.
ABOUBACAR SOUMAÏLA