Enfin, une force politique apparait officiellement sur l’espace public burkinabè en face de la junte militaire pour en même temps combler le vide institutionnel remarquable, mais aussi pour exprimer son opinion sur la vie de la nation. « Le front uni pour le Faso » est en effet, une force politique essentiellement composée de treize (13) organisations de la société civile, qui ont courageusement pris leur responsabilité en main pour participer ainsi au grand débat de la reconquête du pays des hommes intègres.
Sa préoccupation majeure dans l’immédiat est « la cessation de toute restriction des libertés et le recadrage du cours de la transition». C’est donc du côté de la société civile qu’une lueur d’espoir sur les libertés citoyennes sont venues s’exprimer pendant que les partis politiques se taisent dans un mur de silence assourdissant.
Le nouveau front uni pour le Faso a tout de suite dressé un réquisitoire sans appel en égrenant un chapelet des faits symptomatiques à la fois d’excès, de violence et de dictature rampante. Expliquant le mécanisme de recadrage de la transition, le porte-parole de cette force politique indique qu’’un tel recadrage exige deux priorités complémentaires que sont : la restauration de l’intégrité territoriale et le retour de l’ordre constitutionnel normal.
D’autant que jamais une seule force politique aussi puissante soit-elle ne saurait posséder à elle seule la solution aux défis d’une société, tel un privilège. Et le front uni pour le Faso l’a tout de suite compris et relevé à travers son réquisitoire indexant « le virage autoritaire que prend la transition, l’échec de la solution 100% militaire contre le terrorisme, la division de l’armée, celle de la population, la restriction continue de l’espace public et des libertés citoyennes ».
Désiré Guinko dénonce avec force l’extrémisme de certains partisans de la transition bien comparables aux terroristes, puisqu’ils traitent d’autres Burkinabè d’apatrides, pour simplement avoir donné des avis contraires ou critiques. Il est souhaitable que la junte militaire du capitaine Traoré ait un regard neuf sur l’histoire en cours de son pays, en intégrant valablement les critiques des autres forces politiques, en vue de développer une vision globale des défis pour mieux les prendre en compte, au lieu de voir l’adversité partout.
Le front uni pour le Faso devrait apporter son regard critique objectivement sur la pertinence des questions de l’heure, dont notamment les conséquences du décret sur la mobilisation générale assortie des réquisitions des biens et des personnes pour les besoins de la lutte antiterroriste, selon les locataires du palais de Kossyam et la fréquence des attaques terroristes à travers tout le pays, tout au Mali voisin par l’état islamique au grand Sahara (EIGS), qui étend ses incursions et tente de s’installer en maitre absolu au Faso. Les critiques de cette nouvelle force politique au Faso doivent apporter un regard neuf à la junte militaire ayant confisqué le pouvoir au Burkina Faso pour lui ouvrir les yeux sur la réalité du terrain et les meilleurs mécanismes de la sortie rapide de cette grave crise politico-sécuritaire.
MOUSSA NAGANOU