La situation sécuritaire au Burkina Faso est loin d’être apaisée, au vu des derniers événements intervenus dans le pays. Alors que des succès militaires sont annoncés par la hiérarchie des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso, ce sont une cinquantaine de femmes qui ont été enlevées au cours de la même période par des hommes armés. Le bilan ne cesse d’ailleurs de s’alourdir et l’on est à 80 femmes enlevées.
A son accession au pouvoir à l’issue du coup d’Etat contre un autre putschiste en la personne de Damiba, le Capitaine Traoré avait mis en avant la détérioration de la situation sécuritaire du pays et la nécessité d’enclencher une nouvelle dynamique afin de restaurer l’intégrité perdue d’une bonne partie du territoire nationale.
S’en est suivi la réquisition du matériel roulant de l’administration publique, qui était sur cale, et le recrutement en masse des volontaires de la patrie (VDP) afin de renforcer la lutte contre l’insécurité. Quelques mois plus tard, plusieurs succès opérationnels sont au rendez-vous, mais également quelques échecs patents qui interrogent de nombreux observateurs de la scène sécuritaire burkinabè.
Au titre des succès, on peut citer le plus récent à savoir l’opération aéroterrestre qui a eu lieu dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 janvier 2023, et qui a permis à l’armée du Burkina Faso de détruire une base terroriste près de Ouanobia dans la région du Centre-Nord.
Mais cette opération militaire à succès, a été quelque peu refroidie par l’enlèvement de plus de 50 femmes les 12 et 13 janvier dernier à Arbinda au Nord-Ouest du pays. Comment une cinquantaine de femmes ont-elles pu être facilement enlevées par des hommes armés sur un territoire aussi petit que celui du pays des hommes intègres ?
Où se trouvent les femmes enlevées et quelles sont les mesures immédiates prises par les autorités de la transition pour libérer les personnes des mains de leurs ravisseurs ? Ce sont là, autant de questions que se posent de nombreux burkinabè aujourd’hui. Des questions sans réponses concrètes, malgré la substance du communiqué du gouverneur de la région du Sahel tente de rassurer.
La détérioration de la situation sécuritaire risque de peser lourd dans le processus de préparatifs des prochaines élections censées mettre fin à la transition au Burkina Faso depuis la chute de Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier 2022. Une situation qui pourrait servir de prétexte au capitaine Traoré pour rallonger la transition malgré sa profession de foi, de respecter la durée de la transition négociée avec la CEDEAO.
GARE AMADOU