Afrique : La CEDEAO et la CEEAC, les organisations communautaires régionales tentent de se ressaisir !
«Les interférences extérieures » déjà dénoncéesparDr Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’union Africaine et la multiplication des coups d’Etat militaires réussis sur le continent africain ont poussé les organisations communautaires régionales Ouest Africaine et centrale, dont la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC)de tenter désormais de se ressaisir dans des grandes sous-région gravement traversées par des crises politiques et sécuritaires majeures. Si en Afrique de l’Ouest, ce sont les violences terroristes, la mal gouvernance politique et socio-économique, qui menacent la disparition des États que dénoncent les militaires ayant renversé les régimes dits démocratiques, en Afrique Centrale par contre, ce sont surtout la mal gouvernance politique liée à la non redistribution des énormes richesses exploitées du sous-sol régional, qui est à l’origine de la forte crispation de la vie politique, ainsi que la fragilisation des pouvoirs en place.
Les richesses minières, diamantifères et pétrolières sont la cause de l’émergence de plusieurs groupes armés soutenus par des forces politiques pour perpétuer des violences dans le but de déstabiliser les pouvoirs dans les pays de la région, à défaut de renverser ceux-ci. En République démocratique du Congo, au Rwanda, au Burundi, en Centrafrique ou encore au Tchad, les groupes armés pullulent entre les frontières et menacent d’imploser les pays et leur imposer la loi aux pouvoirs publics et empoisonnent également les relations entre les différents pays, comme c’est le cas entre le Congo Kinshasa et le Rwanda présentement dont le sommet ordinaire du 9 Mars à Malabo dans la capitale equo-guineenne vient de se saisir pour chercher une solution rapide.
La CEDEAO et la CEEAC tentent de se ressaisir !
Après « la décision de levée des sanctions avec effet immédiat » contre le Niger, le Mali et la Guinée-Conakry du sommet extraordinaire de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine (CEDEAO) du 24 Février 2024 à Abuja au Nigéria, c’est le tour de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) de lever les sanctions infligées au Gabon et de réintégrer celui-ci au sein de l’organisation communautaire, tout en maintenant Libreville comme étant toujours son siège. Au regard des divisions profondes internes, qui minent les organisations communautaires régionales Africaines, ainsi que les pays et dont même l’organisation continentale africaine (l’union africaine) a été incapable de surmonter, la CEDEAO et la CEEAC s’activent à se rapprocher davantage des États membres et de redynamiser les rapports diplomatiques et socio-économiques.
Au Niger, la CEDEAO vient pour la première fois tenter d’envoyer un message fort au Général Abdourahmane Tiani et ses camarades au pouvoir, en présentant des condoléances suite au deuil national de trois jours observé par le pays au lendemain de la perte de 23 soldats Nigériens tombés dans une embuscade à Teguey (entre Téra et Bankilaré) dans la zone des trois frontières située entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Avant ce communiqué bienveillant à l’égard du Niger longtemps menacé par toutes ses frontières terrestres d’insécurité et ce, depuis près de dix ans.
Au Niger depuis en effet, la levée des sanctions économiques, commerciales et financières illégales, ainsi que l’ouverture des frontières le 24 Février dernier, suite à la session extraordinaire de la CEDEAO à Abuja, les autorités militaires nigériennes sont restées prudentes et n’ont procédé à l’ouverture de la frontière Niger-Nigéria que ce Vendredi 22 Mars 2024 et celle avec le Benin demeure encore close, du fait de la dégradation du climat de confiance à l’égard du dirigeant béninois, quoique voisin. Après avoir perdu beaucoup de plumes, la CEDEAO tente de colmater les morceaux et propose aujourd’hui sa force dite en attente, en force antiterroriste si elle obtient toutefois la confiance (l’agrément) des pays de l’alliance des États du Sahel (AES).
MOUSSA NAGANOU