Le président français Emmanuel Macron n’entend « ni laisser un vide ni transformer en champ de bataille l’Afrique ». Mais, il veut plutôt maintenir une présence stratégique et responsable, qui préserve mieux les intérêts de la France sur ce continent africain aux immenses richesses évidentes et dont les enfants ont grandi et revendiquent le respect.
Dans son discours très suivi en Afrique francophone, le jeune président français assume entièrement l’héritage politique, diplomatique et institutionnel des relations françaises avec l’Afrique. Il entend ainsi tout faire pour que l’histoire ne retienne jamais que la France a été chassée en Afrique sous sa présidence.
Pour cela, du haut de sa Macronie, il affirme sa volonté de créer toutes les conditions d’adaptation des rapports franco-africains répondant aux exigences des africains, les 4 ans à venir. De l’armée française en Afrique, Macron entend « toujours réarticuler» et réduire le nombre, en rapprochant l’académie militaire au profit des armées africaines via la formation des jeunes soldats africains plutôt que l’installation des bases militaires elles-mêmes avec le débarquement des mercenaires comme le souhaite la Russie, en vue de transformer l’Afrique en un champ de ruine ouvrant les batailles de la 3è guerre mondiale.
Au plan économique, c’est bientôt une armée des investisseurs français, qui essaimeront le continent et fouleront des pieds la terre bénie de l’Afrique pour négocier directement leurs parts des juteux marchés comme les Américains, les Chinois, les Russes, les Allemands ou encore les Européens, au lieu de rester à Paris et envoyer des subalternes, c’est-à-dire «des n-1» pour représenter les intérêts des grandes firmes internationales françaises.
Le président Macron, qui a visiblement «avalé» du Sarkozy opportunément, était bien à l’aise de parler des relations franco-africaines plutôt «équilibrées», là, où Sarkozy évoquait quant à lui des relations «décomplexées», lorsqu’il annonçait la mise à mort si loin, si proche de la fameuse «françafriaue».
Louant son engagement pour rééquilibrer les relations franco-africaines, Macron rappelle que trois (3) milliards d’Euros sont d’ores et déjà investis pour soutenir l’entreprenariat jeune en Afrique. Il indique pêle-mêle la restitution des objets à grandes valeurs symboliques volés en Afrique pendant la douloureuse période coloniale.
Le sabre du guerrier toucouleur Ahmed Tall au Sénégal ainsi que la divinité béninoise restituée, elle aussi volée et violée à l’époque coloniale dans des conditions malheureuse constituent à la fois des éléments de discorde et de convergence de vue entre la France et l’Afrique, particulièrement sur le passé et le présent.
En choisissant la veille de sa visite en Afrique centrale, notamment en Angola, au Gabon, au Congo Brazzaville et en République démocratique du Congo, le président Macron décline les couleurs de la nouvelle vision française en Afrique et fait ainsi un clin d’œil amical à ses homologues du continent. Reste à comprendre comment les africains lucides et les dirigeants répondront à cette nouvelle offre de coopération taillée sur le format ou le logiciel de la «compétition civilisée».
Très probablement, l’Afrique va inviter la France et ses investisseurs à réaliser du Co-développement, du gagnant-gagnant à la française. Désormais, les matières premières extraites du sol et du sous-sol africain seront transformées sur place pour mieux offrir des emplois, mieux partager les revenus, les expériences et même les affres ensemble.
L’Afrique cessera d’être « pré-carrée » ou mieux l’être, si les enfants africains se sentent mieux respectés, intégrés et associés à la vie de la grande Nation franco-africaine, où qu’on le veille ou pas, qu’on l’admette ou non, la langue française est un outil commun à vocation internationale et à la conquête du monde, tout comme la monnaie.
MOUSSA NAGANOU