C’est de manière très laconique que la conférence des Chefs d’État de la CEDEAO se dit avoir acté le retrait irréversible et groupé des trois États de la confédération du Sahel et ce, pour avoir échoué lamentablement dans leurs tentatives de convaincre leurs dirigeants à y rester dans la maison CEDEAO. Les raisons principales du retrait irréversible groupé de la confédération des États du Sahel n’ont pas bougé et encore moins changé d’un iota dans le bon sens. Ainsi les causses demeurent et exigent de l’inflexibilité, de la rigueur et de la fermeté des dirigeants militaires de la confédération de l’AES comme l’année dernière « après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger, constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur Organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme ».
Au cours de cette année de retrait groupé annoncé des trois pays membres de l’AES, les Chefs d’Etat de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine (CEDEAO) ont passé de la politique du zèle démocratique à celle du désenchantement et de la désillusion politique scandaleuse au sein de l’espace communautaire. Parce que depuis le coup d’Etat militaire du 26 Juillet 2023 au Niger, le zèle de ses dirigeants autour de la démocratie a conduit à l’effritement évident de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine face au retrait groupé des trois pays membres fondateurs dont le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Le rapport circonstancié de l’envoyé spécial de la CEDEAO à la confédération des États du Sahel (C-AES) du président Tinubu, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye sur la position à adopter face au retrait groupé des trois États du Sahel cristallise le sommet du 15 Décembre 2024 à Abuja, la capitale Nigériane autour du président Bola Ahmed Tinubu, récemment revenu de Canossa, précisément Paris où il était parti en quête d’inspiration pour bien gérer cet éprouvant sommet ! Les questions de « bonne gouvernance, l’intégration économique régionale, la paix, la sécurité ou la lutte contre le terrorisme » ont totalement perdu leurs sens dans l’espace communautaire régional Ouest africain, à cause du silence des Chef d’États voire leur mépris du sort des populations du Sahel en proie au terrorisme depuis plus d’une décennie sans le moindre soutien de la CEDEAO et de ses dirigeants enclins à jouer le rôle de pantins aux côtés des anciennes métropoles françaises ou anglaises.
À la veille déjà, les dirigeants militaires de la confédération des États du Sahel ont réaffirmé le caractère irréversible du retrait groupé de leurs trois pays de la CEDEAO. Le collège des Chefs d’État ont affirmé à Bamako autour du Général Assimi Goïta, le président en exercice que « la confédération de l’AES est un espace sans visa pour tout ressortissant des Etats membres de la CEDEAO », tout en se réservant le droit de restriction ou de refus à de personnes conformément aux lois et règlements de l’AES et mieux ils approuvent d’autres avantages socio-économiques vitaux pour la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace géopolitique de la confédération des États du Sahel en rapport avec le continent Africain et le reste du monde. Reste à savoir si la division qui traverse la CEDEAO va pousser les Chefs d’Etat à se couper les doigts eux-mêmes !
Lire en sus les sages décisions du collège des Chefs d’Etat de la Confédération de l’AES qui attendent soit une réciprocité intelligente soit l’éclatement pour toujours de la CEDEAO par une myopie et l’aveuglement de ses dirigeants face à la réalité de terrain du monde.
« 1 – La Confédération des Etats du Sahel (AES) est un espace sans visa pour tout ressortissant des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). 2 – Les ressortissants de la CEDEAO ont le droit d’entrer, de circuler, de résider, de s’établir et de sortir sur le territoire des Etats membres de la Confédération des Etats du Sahel dans le respect des textes nationaux en vigueur.
3 – Toutefois, les Etats membres de la Confédération se réservent le droit, conformément à leurs lois et règlements, de refuser l’entrée sur leurs territoires à tout ressortissant de la CEDEAO entrant dans la catégorie des immigrants inadmissibles. 4 – Les véhicules particuliers immatriculés sur le territoire d’un Etat membre de la CEDEAO pourront entrer sur le territoire d’un Etat membre de la Confédération conformément aux textes en vigueur.
5 – Les véhicules à usage commercial immatriculés sur le territoire d’un Etat membre de la CEDEAO et transportant des passagers pourront entrer sur le territoire d’un Etat membre de la Confédération AES, conformément aux textes en vigueur ».
MOUSSA NAGANOU