Le Niger a fait l’objet de deux audiences publiques à la cour de justice de la CEDEAO ce lundi 6
Octobre à Abuja dans l’affaire du coup d’Etat du 26 Juillet 2023. La première audience est libellée
« État du Niger contre la décision du sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO », une plainte par
laquelle les avocats de l’État du Niger demandent au juge communautaire de déclarer « illégales et
non conformes » aux dispositions du traité fondant l’organisation communautaire Ouest Africaine les
sanctions adoptées contre le pays du Général Abdourahmane Tiani.
En effet, le sommet extraordinaire de la CEDEAO de fin Juillet 2023 avait infligé des lourdes sanctions
économiques et commerciales ainsi que la fermeture des frontières terrestres avec le Niger. La
plainte vise justement à déclarer celles-ci illégales et infondées contre un pays membre et fondateur
comme le Niger.
Quelques minutes seulement après son ouverture, cette première audience a été ajournée au 21
Novembre prochain à la demande de la commission de la CEDEAO pour préparer sa défense.
D’autant plus celles-ci affirme n’avoir pas pris connaissance du contenu de la déposition de l’État du
Niger.
La seconde audience de la Justice communautaire Ouest Africaine, la cour l’a réservée « Mohamed
Bazoum et 2 autres contre l’Etat du Niger », une plainte par laquelle les avocats du président
renversé Mohamed Bazoum et sa famille souhaitent voir l’État du Niger condamné pour
« enlèvement, séquestration et violation des droits politiques de monsieur Mohamed Bazoum ».
Cette audience judiciaire a lieu et les débats des avocats de Bazoum réunis à Dakar sous les auspices
de maître Diagne ont été faits publiquement par visioconférence.
Après les débats, le verdict a été mis en délibéré pour le 30 Novembre 2023 pour être annoncé. Les
avocats de Mohamed Bazoum et 2 autres espèrent ainsi obtenir une victoire judiciaire pour faire
valoir le droit à la liberté pour leur client et par extension au rétablissement de ses droits politiques,
en le réhabilitant en l’état, c’est-à-dire le ramener dans ses conditions de vie et d’état de départ
avant le coup d’Etat du 26 Juillet dernier.
En théorie, si le président Mohamed Bazoum obtient gain de cause, cela lui donne l’espoir d’être
réinstallé président de la République. Mais en pratique, cela sera très loin de la réalité de terrain déjà
occupé par plusieurs forces politiques, qui disputent chacune une partie du pouvoir.
MOUSSA NAGANOU