Aucun acte matériel concret venant des autorités légales de Paris n’est encore parvenu aux nouvelles
autorités militaires nigériennes et ce, depuis l’annonce du président français Emmanuel Macron le
dimanche 24 Septembre dernier de rapatrier enfin son ambassadeur Sylvain Itte ainsi que ses 1500
soldats. Et Niamey attend avec intérêt et exigences ! Décidément, ce n’est plus Paris qui dicte les
modalités des décisions à prendre aux nouvelles autorités militaires de Niamey. Malgré l’acceptation
de la France à rapatrier son ambassadeur Sylvain Itte de Niamey, l’interdiction de survol de l’espace
aérien nigérien imposée aux avions français pèse lourd la mise en application de la volonté du
président Emmanuel Macron de rapatrier son ambassadeur expulsé du pays du Général Tiani.
Un jeu des dupes !
Dans ce jeu de dupes, entre la CEDEAO, la France et les nouvelles autorités militaires nigériennes,
Emmanuel Macron a décrété tout seul de la fin du bras de fer qu’il avait provoqué en
instrumentalisant les Chefs d’Etat de la CEDEAO sans moyens propres de guerre, à s’engager tout de
même derrière la menace d’une intervention militaire pilotée à distance par la France. En décidant
unilatéralement la fin de sa rébellion contre les nouvelles autorités du Niger, sans obtenir en amont
la levée d’interdiction de survol à l’espace aérien nigérien, Macron vend la peau de l’ours à ses
compatriotes français avant de l’avoir abattu.
Et ce, après avoir mis les Chefs d’Etat de l’organisation communautaire Ouest Africaine CEDEAO en
conflit majeur avec leurs concitoyens à travers le continent. Depuis la prise des sanctions contre le
pays du Général Tiani et la menace d’intervention militaire pour soit disant libérer le président
Mohamed Bazoum et le rétablir dans ses fonctions présidentielles.
Il va falloir que le président Emmanuel Macron se confesse littéralement auprès des populations
africaines contre lesquelles il a brandi une menace d’intervention militaire sous le couvert de la
CEDEAO depuis pendant plus de deux mois d’affiliée. Aussi, il faudrait à Macron de se dépouiller de
sa fougue inutile et contre productive en termes des résultats diplomatiques.
Macron en difficultés à Paris et en Afrique !
Alors qu’il souffre déjà d’une très grave baisse de sa côte de popularité, le président français,
Emmanuel Macron multiplie les fautes à l’échelle du continent africain. D’ores et déjà, c’est plutôt la
suite du discours d’Emmanuel Macron évoquant le retrait de ses soldats et de son ambassadeur à
Niamey, en acte concret officiel signé des autorités légitimes de Paris qu’attendent le Général
Abdourahmane Tiani et ses camarades pour ouvrir les barrières de sortie aux 1500 soldats français.
Ainsi Niamey attend des actes sérieux de la part de Paris pour concrétiser le retrait en bon ordre des
soldats français dans un cadre légal. Pour les nouvelles autorités militaires de Niamey donc, il est
inutile de claironner partout à travers le monde mais il faut vite mettre en œuvre un cadre légal
sérieux prenant en compte la réalité politique du terrain au Niger et plus largement au Sahel.
MOUSSA NAGANOU
