Niger : Des journalistes agressés et une caméra endommagée par des vigiles !

L’image que vous voyez un caméraman nigérien traité de force entre deux agents de service privé de sécurité n’est pas digne d’avoir été tournée au Niger, où la liberté de presse a connu une fulgurante avancée avec la rectification de la loi sur la cybercriminalité. Et pourtant, la question de la liberté de la presse est sur le feu de l’actualité par la force des choses.

Il va bien falloir que les organisations socioprofessionnelles des médias sensibilisent l’opinion nationale et en particulier les autres corps de métier. Mais surtout, il est impérieux que la question de professionnalisme soit érigée en règle d’or dans tous les domaines.

D’autant qu’il est inadmissible que des agences privées de sécurité ne sachent même pas « sécuriser » des journalistes et l’information dans un pays comme le Niger, qui a déjà franchi un pas de géant dans le processus démocratique. Sinon, la sécurité doit être alors un domaine strictement réservé à l’Etat et non libéralisé comme c’est le cas actuellement avec la floraison, on dirait des champignons des compagnies dites de sécurité privée, sans professionnalisme aucun, que de brandir les muscles et bomber le torse. Et ainsi, on n’en est plus éloigné de Wagner ! Dommage.

Parce que la semaine dernière, lors d’une manifestation des réfugies (un mouvement d’humeurs), le cas illustratif d’un caméraman du groupe de radio et télévision Anfani de Niamey agressé et insulté en plein exercice de son travail, sous les supplices vains, la peine perdue de son journaliste, avec endommagement de son matériel par des agents privés de sécurité, au siège d’une organisation internationale de droits de l’homme, en l’occurrence l’organisation internationale de la migration (OIM) Niger pour ne pas la nommer et ce sur instruction de leur responsable.

Selon le témoignage et le récit du cadreur, Habibou Guissa « j’étais en plein tournage, lorsque les agents de sécurité de l’OIM qui sont devant la porte de ladite institution sont venus m’entourer en me demandant de me dégager de là. Etant surpris, j’ai demandé à ces agents la cause car je suis en plein tournage et je n’étais pas devant leur bureau. Tout d’un coup, un homme est sorti et a donné l’ordre à ces agents de nous dégager de là. Les agents ont commencé à m’insulter en me poussant, un d’entre eux m’a saisi le col de la chemise et a déchiré mon boubou et puis endommagé même ma caméra de reportages». C’étai par une violence et une brutalité excessive et inexplicable.

Aussitôt alertés, les responsables du groupe de presse Anfani se sont rendus sur les lieux pour constater les faits et c’est en ce moment-là que le chef sécurité  s’excuse en faisant savoir qu’il était sous l’emprise de la colère). D’ores et déjà une procédure judiciaire a été automatiquement déclenchée par l’administration de Anfani TV pour obtenir une réparation dans le cadre cette violence gratuite dirigée contre des journalistes sur un terrain de reportage.

Un fait grave, qui prouve que la presse nigérienne est mise en danger avec une telle image projetée dans le monde pour écorner l’image de la profession, parce que des agents privés de sécurité ont perdu leur sang froid pour traduire ainsi leur amateurisme, leur manque bien remarquable de professionnalisme.

On se croirait dans une projection en avant première d’un film de science fiction, tourné à l’hollywoodienne pour conquérir coûte que coûte un oscar, où des criminels s’adonnent à cœur joie, au vandalisme impitoyable sur les corps de leurs victimes, sans secours. Simplement parce que la scène se déroule en dehors de la République, dans une jungle improvisée aux portes de l’OIM, où la règle de droit reste obéit à la volonté du plus gros muscle et donc du plus fort ! Un homme, un responsable de service privé de sé-cu-ri-té fait d’émotions et de colère pour ordonner à vandaliser un autre homme, un professionnel armé, que de caméra au point de lui endommager son matériel de travail.

Le monde des journalistes à travers le monde entier déplore cet acte malheureux et apporte leurs soutiens fermes aux victimes et à son organe de presse dans l’attente d’une suite favorable à la plainte déjà déposée à Niamey, au près du procureur de la République.

RAMATOU OUMAR LABARAN et

MOUSSA NAGANOU

 

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Author: Mourya Niger