Sécurité : Ouattara vole au secours du capitaine Ibrahim Traoré !

La demande de retrait des troupes françaises du Burkina Faso, formulée le 23 janvier par les autorités militaires burkinabè, provoque des inquiétudes en Côte d’Ivoire. Les événements politiques au Burkina Faso qui ont propulsé au pouvoir les militaires sous la férule du capitaine Ibrahim Traoré et de ses camarades, avec des prises de position contre la présence des forces françaises dans ce pays ont provoqué des inquiétudes chez le voisin de la Côte d’Ivoire.

Il n’est pas étonnant que tout se qui se passe au Burkina Faso surtout au plan politique suscite beaucoup d’intérêts et soit suivi par les autorités ivoiriennes, lorsqu’on sait que les deux pays partagent une frontière commune de près de 500 kilomètres.

Selon Geoffroy-Julien Kouao, juriste et analyste politique ivoirien, « il y a lieu pour la Côte d’Ivoire de s’inquiéter. En ce sens que, que ce soit le Mali ou le Burkina, ce sont des Etats frontaliers mais qui sont en même temps confrontés à la menace terroriste. Les terroristes opèrent de façon quasi-quotidienne sur ces deux territoires.

La redéfinition de leurs stratégies militaires en termes de changement de partenaires militaires, peut impacter négativement la politique sécuritaire en Côte d’Ivoire, surtout au niveau des zones frontalières. On peut certes diversifier ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme mais tout en conservant les acquis. Et dans ce cadre-là, la France a un grand rôle à jouer ».

Malgré les nombreux intérêts que partagent ces pays frères, une idée reste très développée et entretenue par la propagande russe et n’incite pas les autorités Burkinabè à se rapprocher de celles de la Côte d’Ivoire considérées comme les valets de l’impérialisme français.

Cette prise de position s’est exacerbée surtout après l’avènement du second coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré, qui a multiplié les démarches en vue d’un rapprochement avec Bamako déjà tombé dans l’escarcelle russe. On aurait pu dans ce cas appliquer de façon grossière l’adage qui dit que « l’ennemi de mon ami est mon ennemi », de façon plus explicite ici, l’ennemi du Mali, c’est à dire la Côte d’Ivoire, ne peut être que mon ennemi.

Une vue très écourtée des relations politiques entre pays frères qui partagent en commun une histoire riche, notamment depuis le règne du président Félix Houphouët Boigny. Heureusement que les Etats-majors des pays ne s’inscrivent pas dans cette logique et privilégient plutôt des stratégies concertées en vue d’optimiser toutes les options de sécurisation des pays.

Aussi, apporter son soutien au pays voisin en termes de logistique, d’armements, de conseil, c’est également renforcer soi-même la sécurité de ses propres populations, dans la mesure où pour les terroristes les frontières demeurent toujours poreuses et pénétrables quelle que soit la localité qu’ils contrôlent.

C’est donc à juste titre que les autorités ivoiriennes ont offert au Burkina Faso mille kalachnikovs (1000), 100 000 munitions, une cinquantaine de pick-up etc.  On estime à 2,3 milliards de francs CFA (3,5 millions d’euros), la valeur totale du matériel militaire révélée par nos confrères de la  Radio Oméga. Selon ce média burkinabè, « l’opération s’est déroulée en toute discrétion en janvier et février dernier» et Ouagadougou aurait salué l’attitude du voisin ivoirien en lui adressant une lettre de remerciements.

Si pour certains, ce cadeau gênant d’un « valet » de l’impérialisme n’aurait pas dû être accepté par le capitaine Ibrahim Traoré, d’autres par contre encouragent de telles initiatives qui non seulement renforcent les moyens de défense des pays, mais réussirent aussi à apaiser les relations entre pays surtout du fait d’une montée en puissance de la propagande anti-française via les réseaux sociaux.

Lorsque les pays de la sous région intégreront cette réalité incontestable qui veut que la solidarité soit au cœur de la lutte contre le terrorisme, un grand pas sera franchi en vue de l’éradication de ce fléau du terrorisme devenu aujourd’hui un danger pour tous les pays dans la région du Sahel élargie à l’espace Ouest africain.

ABOUBACAR SOUMAÏLA

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Author: Mourya Niger