Niger : Antony Blinken salue un leadership éclairé et porté sur l’intérêt des populations !

C’est un truisme aujourd’hui d’affirmer que le Niger demeure stable dans une zone marquée par de fortes turbulences où des régimes militaires se sont accaparés du pouvoir d’Etat, sonnant ainsi le glas à la vie démocratique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry. Outre, les brusques arrêts au processus démocratique en cours dans ces pays, c’est surtout la montée en puissance des groupes terroristes qui ont plongé une grande partie des territoires des pays sahéliens dans une insécurité sans précédent.

C’est donc dans ce contexte d’insécurité généralisée que le Niger réussit malgré tout, à tirer son épingle du jeu, en affrontant grâce à la bravoure de son armée, soutenue par une stratégie intelligente, c’est-à-dire adaptée. C’est à ce prix que le Niger a réussi à préserver l’intégrité de son territoire malgré l’immensité de ce dernier au même moment où des pays ont perdu le contrôle sur des pans entiers de leurs (territoires) malgré la stratégie « va-t-en guerre » que prônent leurs dirigeants.

C’est donc à juste titre que le secrétaire d’État américain justifie l’intérêt que les Etats Unis d’Amérique portent pour ce pays. A la question de savoir si l’option Wagner est efficace et pertinente comme moyen de lutter contre le terrorisme, le chef de la diplomatie américaine n’est pas allé par quatre chemins pour livrer sa position « là où Wagner a été présent, de mauvaises choses ont inévitablement suivi. Il n’est pas prouvé qu’il y ait une réponse efficace à l’insécurité et, en même temps, nous avons vu des pays s’affaiblir, s’appauvrir, devenir plus incertains et moins indépendants à la suite d’une association avec Wagner ».

En un mot, un partenariat avec le groupe des mercenaires russes Wagner, équivaut à pactiser avec un réseau de criminels, tant ces derniers n’ont aucune notion de droit de l’homme.

Ce fut aussi l’occasion du ministre des affaires étrangères du Niger Hassoummi Massoudou de rebondir sur la question pour lever l’équivoque sur le rôle, la mission des troupes étrangères sur les territoires victimes des attaques terroristes « les troupes étrangères ne sont pas là pour faire la guerre à notre place, c’est à nous de combattre les terroristes ». Selon plusieurs observateurs, en filigrane cet intérêt renouvelé pour le continent est aussi perçu comme une volonté de contrer une présence de plus en plus marquée de certains pays, en particulier la Russie en Afrique.

Face à l’adversaire russe qui par son pragmatisme et sa politique de proximité est entrain de ravir le terrain aux États-Unis et ses alliés, l’heure n’est plus aux discours mais plutôt aux actions concrètes. Afin de mieux apprécier de visu l’impact de la stratégie holistique inspirée et mise en pratique par le Niger, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken a rencontré d’anciens extrémistes violents qui ont été réinsérés grâce à une politique d’insertion professionnelle soutenue par un financement américain de 20 millions de dollars.

Ces jeunes des zones de conflit du Niger ont suivi le programme de désarmement, démobilisation, réintégration et réconciliation (DDRR). Antony Blinken a été satisfait de l’effet que ce programme a produit sur ces jeunes, jadis à la dérive, sous la tutelle des chefs terroristes. Ces mesures ont servi à dissuader de nombreux jeunes, errant telles des épaves au fin fond des régions, à basculer dans le terrorisme, en succombant du coup aux propositions alléchantes des marchands d’illusion, qui écument désormais les pays en vue de recruter de potentiels terroristes.

Pour le secrétaire d’État américain, Antony Blinken « le total de nos investissements dans ces projets qui eux aussi sont très importants pour éviter que les gens basculent dans l’extrémisme ou le terrorisme et il y en a pour des centaines de millions de dollars ». Le mot d’ordre des partenaires du Niger est cette fois-ci affirmé de la plus belle manière par la visite d’Antony Blinken de façon implicite « il ne faut pas lâcher le Niger, verrou essentiel aujourd’hui contre le terrorisme ».

Plus que jamais, le Niger est au centre d’une stratégie de lutte et de conquête contre l’invasion russe, qui prend de l’ampleur. Des actions concrètes devront donc appuyer ce pays désormais devenu la cible à abattre. C’est aux autorités nigériennes de tirer parti de ce contexte dans lequel le Niger est devenu incontournable pour l’émergence d’un nouveau paradigme qui allie bonne gouvernance et sécurité, grâce à un leadership  éclairé et porté sur l’intérêt des populations par les plus hautes autorités nigériennes.

ABOUBACAR SOUMAÏLA

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Author: Mourya Niger